«Le commerce électronique: contribution au développement des échanges internationaux», tel est le thème de la table-ronde organisé, mardi dernier, par la Chambre Nationale des Femmes Chefs d'Entreprises (CNFCE). Cette manifestation a pour objectif de faire le point sur la situation du E-commerce en Tunisie et de son développement tant sur le plan technologique, transactionnel que législatif. Si les IDE sont de bons indicateurs de l'attractivité de la région pour les capitaux internationaux (marchés, ressources, rentabilité), le capital investissement atteste de son pouvoir d'attraction pour l'entrepreneuriat et de sa rentabilité. Ces deux indicateurs sont naturellement corrélés, mais alors que les IDE sont, par définition, exogènes (constat pour un opérateur étranger de l'existence d'opportunités dans un pays donné), le capital investissement est plus endogène (entrepreneurs et acteurs financiers convaincus du fait que des entreprises locales peuvent apporter une rentabilité élevée). Souhaitant contribuer au renforcement du développement économique de la Méditerranée, qui est souvent entravé par le manque de financement pour les entreprises, le réseau ANIMA a décidé en 2007 de lancer une enquête approfondie sur le capital investissement dans la région. Le capital investissement de par le monde n'est pas seulement un moyen de procurer du capital aux entreprises. Il s'agit aussi d'un excellent levier d'amélioration de la gestion des entreprises, de développement de comptabilité et reporting transparents, ainsi que de transfert de savoir-faire. Principales conclusions : la croissance accélérée du capital investissement Les résultats de cette enquête sont frappants : * Ce rapport montre que 139 fonds, la plupart très récents, sont en activité dans les pays arabes méditerranéens et en Turquie, contre une trentaine (hors d'Israël ) identifiés il y a trois ans dans une étude ANIMA sur l'innovation ; si l'on inclut Israël (181 fonds aujourd'hui actifs dans ce seul pays), le total régional atteint le chiffre impressionnant de 320 fonds. * Le montant des capitaux engagés dans toute la région (Israël inclus) dépasse les attentes les plus optimistes : 40 milliards d'USD en dotations visées et 31 milliards d'USD en capitaux levés.
La structure régionale du capital investissement est en pleine mutation : * Si la destination Israël représente toujours la moitié des fonds en jeu (55% des capitaux levés et 38% des dotations visées), la part des autres pays MEDA (au sein de la zone Euro-MENA) augmente rapidement (Figure 1).
Figure 1. Capitaux levés par période (Mln USD, enquête ANIMA)
Graphique
* Après avoir connu un pic de croissance en 2000, principalement alimenté par les fonds technologiques israéliens, puis une décrue après l'explosion de la bulle Internet (Figure 2), le nombre de fonds créés et de capitaux levés dans la région MEDA est en rapide augmentation depuis 2003, et ce grâce aux fonds de late stage. * Pour les trois dernières années écoulées (2005-2007), les capitaux levés par 141 nouveau fonds (15,2 milliards d'USD, Israël inclus) sont supérieurs aux stocks levés dans les quinze années précédentes (14,3 milliards d'USD entre 1990 et 2004). * Figure 2 : Fonds créés et capitaux levés par année, 1990-2007 (Mln USD, ANIMA) Graphique La géographie des fonds MEDA change aussi rapidement : * la moitié des capitaux levés (Figure 3) le sont par des fonds locaux (MEDA, dont les 2/3 en Israël) ; les Etats-Unis / Canada et le Golfe représentent chacun plus de 20%, l'Europe étant à la traîne (3%).
Figure 3 : Capitaux levés par région d'origine (mln USD, enquête ANIMA) Région d'origine Capitaux levés en millions d'USD % MEDA-11 15 723 51% Dont Israël 11 162 36% USA/Canada 7 164 23% Pays du Golfe 6 765 22% Europe 914 3% Région Euromed 392 1% Autres pays 39
Total 30 997 100%
* le principal bénéficiaire est Israël (16,7 milliards d'USD levés), suivi par la région Euro- MENA dans son ensemble (9,4 milliards d'USD), le Maghreb (2,5 milliards d'USD). La Turquie (1,2 milliard d'USD) et le Machrek (1,1 milliard d'USD) ferment la marche.