A l'occasion du lancement, à l'échelle internationale du Rapport Mondial sur le Développement Humain 2009, sous le thème: «Lever les barrières: mobilité et développement humain», le Programme des Nations Unies pour le Développement a procédé au lancement du Rapport hier à Tunis, en présence des représentants du PNUD en Tunisie. La mobilité constitue une composante élémentaire de la liberté. Elle peut être source de bénéfices importants pour les migrants et leurs familles, leurs communautés et leur pays d'origine, mais aussi leurs lieux d'accueil. Elle est essentielle à l'élargissement des libertés et opportunités des personnes en termes de travail (d'éducation de droits politiques, de sécurité et de santé). Mais les migrants se heurtent souvent à des obstacles considérables qui déterminent les choix mis à leur disposition.
Impact de la mobilité sur le développement humain Au cours de cette rencontre, M. Mohamed Belhoucine, représentant résident du PNUD en Tunisie, a évoqué dans son allocution, la problématique de la mobilité et du développement humain. Selon M. Belhoucine, la relation entre migration et développement n'est pas figée. Et c'est en fonction de ses motivations et du contexte plus large dans lequel elle s'inscrit, la mobilité a des impacts différents sur la vie des gens, des émigrés, leurs familles, leurs communautés et leurs lieux d'accueil. Pourtant les faits montrent clairement que la levée des barrières à la mobilité et l'amélioration des politiques de migration présentent des bénéfices potentiels importants en termes de développement humain. Elles profiteraient à tous les groupes concernés par la migration. En l'occurrence, lever les barrières présente un ensemble de réformes susceptibles de générer des bénéfices majeurs en termes de développement humain.
Les politiques et les institutions doivent améliorer les résultats en termes de développement humain Caractériser et renforcer ces bénéfices requiert une vision audacieuse, mais consciente des défis et des contraintes sous-jacents. Les causes de la mobilité, dont l'inégalité d'opportunité entre les pays et la rapidité de l'évolution démographique, devraient persister voire s'intensifier au cours des décennies à venir. A court terme, les retombées de la récession internationales pèseront très lourd. Selon Mme Oumaïma Ennaïfer, chargée du Programme OMD, Développement Humain et Gouvernance, PNUD Tunisie, les réformes seront particulièrement difficiles dans le contexte de la crise, mais le défi le plus important consiste précisément à trouver le moyen d'éviter un recul du développement humain et de permettre une reprise durable. Tel est le but principal de notre proposition de relever le double défi que constituent le renforcement et l'élargissement des bénéfices de la mobilité et la réduction de ses coûts et de ses risques. Il faudra un leadership fort et éclairé et des efforts soutenus pour faire avancer cet agenda, ainsi que les débats et les discussions de politiques. Pour soutenir ces effets, le Rapport Mondial sur le Développement Humain 2009 veut dépasser le stade de rhétorique sur le discours international sur la migration et le développement, formuler des liens et fournir des orientations d'interventions importantes encore. La faisabilité politique et le calendrier des réformes dépendent d'une évaluation réaliste de la situation économique et sociale tenant compte de l'opinion publique, ainsi que des contraintes politiques locales et nationales.
L'indice de Développement Humain au-delà de la notion de «Revenus» Chaque année, depuis 1990, le Rapport Mondial sur le Développement Humain publie l'indice de développement humain (IDH) qui va au-delà de la notion de PIB pour donner une définition plus large de bien-être. L'IDH fournit une mesure composée de trois dimensions du développement humain, à savoir: vivre longtemps et en bonne santé, avoir reçu une éducation et avoir un niveau de vie décent. Cet indice n'est en aucun cas une mesure exhaustive du développement humain, il ne contient pas, par exemple, des indicateurs importants tels que les inégalités au niveau du gène ou des revenus ni des concepts plus difficiles à mesurer comme le respect des droits humains ou les libertés politiques. Par contre, il fournit un prisme élargi pour voir le progrès humain et la relation complexe entre revenu et bien-être. Parmi les composantes de l'IDH, seul le revenu et le taux de scolarisation sont quelque peu sensibles au changement de politique à court terme. C'est pour cela qu'il est important d'examiner l'évolution de l'IDH sur la durée. Entre 1985 et 2007, l'IDH de la Tunisie a connu une augmentation annuelle de 1,09%, allant de 0,605 à 0,769 aujourd'hui. Les IDH de toutes les régions ont connu des hausses progressives à travers les années bien qu'ils soient tous passés par des périodes de croissance plus ralentie voire de recul. L'IDH de cette année, qui se réfère à 2007, fait ressortir les écarts importants en matière de bien-être et de chance de vie qui continue à diviser notre monde, pourtant de plus en plus interconnecté. L'IDH de la Tunisie s'élève à 0,769, ce qui place ce pays au 98ème rang mondial sur 182 pays. La rencontre a constitué l'occasion d'un débat riche sur la thématique de la mobilité humaine, entre régions et entre pays. Une thématique qui prend une place croissante dans les débats nationaux et internationaux et qui constitue le thème du Rapport Mondial sur le Développement Humain 2009.