Afin de contribuer à l'effort national de développement de l'énergie solaire thermodynamique pour la production d'électricité, la fondation Konrad-Adenauer a organisé, en collaboration avec le centre des Jeunes Dirigeants « CJD » et le Club de Rome, une conférence internationale, hier, à Gammarth portant sur le Projet « Desertec : l'énergie propre du désert comme un défi pour la coopération régionale et l'Union pour la Méditerranée. » Le Projet solaire « Desertec » a été au cœur des interventions présentées, lors de cette conférence internationale qui a enregistré la présence de nombreuses personnalités dont on peut citer : M.Thomas Shiller, Président de la Fondation Konrad –Adenauer, M. Slim Ben Ammar, Président du centre des Jeunes Dirigeants de l'UTICA, M. Benaїssa Ayadi, directeur général de l'Agence Nationale pour la Maîtrise de l'Energie « ANME » et M. Friedrich Führ, président de la Fondation Desertec.
Le projet d'énergie solaire « Desertec » est une initiative industrielle qui a pour but de construire au Moyen –Orient et en Afrique du Nord (région MENA) un grand nombre de centrales solaires thermiques connectées entre elles et au réseau de distribution de l'électricité voire à d'autres installations d'énergies renouvelables. L'objectif à long terme est de satisfaire une part substantielle des besoins en électricité des pays de la zone MENA et de répondre à hauteur de 15% à la demande d'électricité de l'Europe d'ici à 2050.
La technologie utilisée et la plus classique c'est le thermosolaire. A l'initiative du titan allemand Terre Natale, le coût envisagé pour ce vaste projet de production d'énergie solaire est de 400 milliards d'euros. La convention relative à ce projet a été signée jusqu'alors par 12 entreprises allemandes.
Ce projet permettra à la Tunisie de devenir un centre international de production industrielle et d'exportation de l'énergie solaire.
En effet, la vision du concept « Desertec » constitue le pivot de la transition vers un approvisionnement durable en énergie dans les pays de la région MENA et en Europe.
En Tunisie, la filière (CSP : Concentrating Solar Power) suscite un grand intérêt de la part des pouvoirs publics et de certains producteurs indépendants.
Cet intérêt est totalement compatible avec l'initiative Desertec qui cherche à développer l'énergie solaire pour la production d'électricité destinée à consommation locale et à l'exportation. Il s'agit d'une approche intéressante qui prend en considération une consolidation de la coopération entre l'Allemagne et la Tunisie. La réalisation des projets s'appuie sur les fondaments des études entreprises et sur l'implication des partenaires en ce qui concerne le renforcement des capacités locales, le transfert des technologies…
Par ailleurs, il est à rappeler que la Tunisie a mis en place depuis plus de vingt ans une politique nationale de maîtrise de l'énergie se traduisant par la réalisation de programmes de promotion de l'utilisation rationnelle de l'énergie et des énergies renouvelables.
Le programme triennal de maîtrise de l'énergie (2005-2007) a conduit à une économie d'énergie en 2007 de 2,2 Mtep (soit 8 % de la demande en énergie primaire) et le programme quadriennal de maîtrise de l'énergie (2008-2011) qui lui a succédé a eu comme objectif l'obtention des économies d'énergies en 2011 de 2,5 Mtep.
Cette politique s'est consolidée en octobre 2009 par l'établissement du plan solaire tunisien (PST), qui intègre l'ensemble des domaines de l'efficacité énergétique et des énergies renouvelables selon la démarche adoptée par le plan solaire méditerranéen (PSM).
Signalons que le PST qui est d'un coût de 4 milliards de dinars, (environ 2 milliards d'Euros), couvre la période 2010-2016.