Le Premier ministre israélien aurait dit ceci ou quelque chose d'approchant: «Il est plus facile de gérer l'Etat d'Israël que de régler l'affaire Shalit». Il en a certainement des nuits blanches. On en voit les traces marquées sur son visage. Un visage un peu bouffi, les yeux gonflés peut-être par manque de sommeil ou peut-être suite à des prises d'excitants. La démarche est lourde, l'épaule marquant un début de voussure. Le sourire est emprunté pour ne pas dire amer. Drôle de cadeau que lui a laissé son prédécesseur! En fin routier de la politique, Ehoud Olmert avait entretenu jusqu'à la minute de son départ le suspense d'un règlement du dossier. Mais en vain pour Netanyahu qui s'y débat actuellement comme un lion en cage. Au point qu'il est à deux doigts de perdre son sang-froid. L'appel à l'aide adressé à Tzipi Livni, la chef du parti Kadima, n'est pas très heureux, sachant que la «dame de fer» ne rêve que d'une chose, tout simplement la primature même si, sur le plan international, elle a, suite au mandat d'arrêt britannique lancé contre elle, perdu toute crédibilité. Ce dont, d'ailleurs, elle s'en moque éperdument comme elle l'a déclaré en se disant prête à perpétrer de nouveau le massacre de Gaza si l'occasion s'y prêtait encore. Elle a soigné ainsi à grands coups de pinceau la silhouette d'une femme de tête et d'autorité capable de mener Israël vers de nouvelles conquêtes ou plutôt vers de nouveaux forfaits, de nouvelles horreurs. Livni a bien calculé son coup. En cas de refus de l'invitation de Netanyahu ou d'acceptation, le résultat sera le même. Pour une raison bien simple: le Premier ministre est actuellement perçu par les Israéliens comme une personnalité frileuse, peu sûre d'elle-même, incapable de régler le problème Shalit.