« Les perspectives de la mobilité des personnes et des emplois pour le Moyen –Orient et l'Afrique du Nord », ont été les points d'intérêt du Rapport de la Banque Mondiale, présenté récemment lors d'un séminaire organisé en collaboration avec le ministère de l'Emploi et de l'Insertion professionnelle des Jeunes. La mobilité des personnes et des emplois dans la région MENA va connaître un rythme accéléré tout en long de la période à venir. Cela nécessite la mise en place de politiques de gestion concertée des flux migratoires entre les pays émetteurs et les pays d'accueil, afin d'atteindre un certain équilibre.
Par ailleurs, d'ici l'année 2050, la zone de l'Europe devrait perdre 66 millions d'actifs. Quant à la région MENA, la croissance de sa population active dépassera les 40 millions.
La migration : un mécanisme puissant pour réduire le taux de chômage D'après les statistiques récentes, les pays d'Afrique du Nord ont connu une nette évolution au niveau de la migration. Cette dernière est perçue en tant que mécanisme puissant pour réduire le taux de chômage et, surtout, pour améliorer la croissance économique dans cette région.
A titre indicatif, le taux moyen d'émigration des pays d'Afrique du Nord est à hauteur de 5,5% de la population totale, selon Mme Jennifer Keller, économiste et M. Richard Bills borrow, professeur à l'Université de la caroline du Nord. Ainsi, la migration dans cette région est caractérisée par une féminisation des flux migratoires en raison d'une participation croissante des femmes au marché du travail. En 2025, la demande d'emploi en Tunisie s'orientera à la baisse Actuellement, les flux migratoires ne sont plus posés en termes d'échanges. Ils suscitent, au contraire, d'autres questions liées aux bénéfices pour les pays émetteurs, les pays d'accueil et même pour les migrants. Selon les études menées par la Banque Mondiale, l'Europe connaîtra des déficits de main-d'œuvre au cours des prochaines années. De leurs côtés, les pays du Maghreb continueront à faire face à de fortes pressions sur le marché d'emploi.
Pour la Tunisie, la demande additionnelle d'emploi s'orientera, à partir de 2025, vers la baisse. A cet égard, l'emploi demeurera la priorité majeure de toutes les stratégies nationales en faveur de laquelle 250 mesures présidentielles ont été annoncées. Il est à signaler que la Tunisie est l'unique pays qui a signé un accord avec la France sur la gestion concertée des flux migratoires. Cet accord a pour but primordial de renforcer la formation professionnelle des jeunes et d'encourager la migration légale. En conclusion, le rapport de la Banque Mondiale a cerné la réalité du phénomène de migration. Il a, également, anticipé les risques liés à ce phénomène, surtout que la mobilité internationale connaîtra une accélération sous l'effet des mutations démographiques et de la réduction des coûts du transport et des télécommunications, et ce durant les 50 années à venir.