Afin de donner une nouvelle impulsion à la lutte contre la désertification et à atténuer les effets de la sécheresse en offrant aux pays un espace d'échange d'expériences et la possibilité d'améliorer et d'harmoniser les procédures de collecte et de traitement de l'information, l'Observatoire du Sahara et du Sahel «l'OSS» a entamé un travail de réflexion et de préparation de sa stratégie 2020 au regard de l'évolution du contexte international, des défis environnementaux actuels et à venir et des développements scientifiques et techniques réalisés par l'organisation et ses pairs. L'évaluation de la Stratégie 2010 figure parmi les étapes nécessaires à cet exercice à travers notamment la mesure des impacts de sa mise en oeuvre avec ses partenaires nationaux et internationaux. Cette stratégie concerne le renforcement des programmes de suivi et d'évaluation des projets de désertification, de gestion des ressources hydrauliques et de mobilisation des ressources financières pour la réalisation des projets dans ces domaines. En effet, il importe de noter que l'OSS constitue, aujourd'hui, un acteur-clé en Afrique concernant la question des aquifères transfrontaliers, pivot de l'action du programme Eau. Il a développé et mis en place dans les pays un ensemble d'outils scientifiques et techniques d'observation, de modélisation, de caractérisation des risques et de simulation prospective des ressources partagées. Il a permis aux pays de la région d'agir et d'accroître les efforts en vue d'impulser un processus de développement concerté et solidaire dans le continent noir et relever les défis concernant la préservation de ses ressources et l'adaptation aux changements climatiques. Ce faisant, il est nécessaire de renforcer le rôle de l'observatoire dans la mobilisation des ressources financières pour la réalisation de ses programmes. Il s'agit, aussi, de consolider son action et ses interventions visant à soutenir les pays africains à concrétiser leurs stratégies de lutte contre la désertification, de dégradation des sols et de gestion des ressources hydrauliques. Des expertises et des réflexions stratégiques ont été réalisées dans le cadre du programme Recherche pour le développement pour les besoins d'organisations sous-régionales membres de l'OSS (Cen-Sad, UMA, Cedeao…) et autres partenaires. Elles ont porté sur divers aspects environnementaux, tels que l'adaptation au changement climatique, les coûts économiques de la dégradation des terres, la Grande Muraille verte… Il s'agit également d'aller au-delà d'une analyse des rapports et bilans déjà réalisés, et d'identifier avec les partenaires nationaux, régionaux et internationaux des aspects qui n'ont pas été abordés lors de la préparation de la Stratégie 2010, et des perspectives pour l'horizon 2020. Rappelons que l'Observatoire du Sahel et du Sahara s'engage, depuis sa création en 1992, dans le développement durable en Afrique, avec la collaboration des pays membres et des partenaires, et ayant pour objectif une gestion rationnelle des ressources naturelles dans la région du circum-Sahara. En outre, le savoir-faire de l'OSS en matière de suivi-évaluation lui a permis d'appuyer le Secrétariat de la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification (UNCCD) en proposant des méthodologies d'évaluation de la mise en oeuvre de son plan stratégique décennal 2008-2018. Ce savoir-faire a également été étendu à la thématique du changement climatique. C'est ainsi que l'OSS a entamé la mise en place d'outils de suivi-évaluation des projets financés par le programme d'Adaptation aux changements climatiques en Afrique, du Centre canadien de recherches pour le développement international (ACCA/ CRDI). Dans ce cadre, l'OSS a participé activement aux débats de CoP-9 à Buenos Aires sur la désertification et à la CoP-15 de Copenhague sur le climat, entre autres événements internationaux. Dans le domaine de l'eau, le Mécanisme de concertation tripartite du SASS, partagé entre l'Algérie, la Libye et la Tunisie, a continué sa mission entamée en juin 2008, consacrant ainsi l'approche de l'OSS sur la question des ressources en eaux transfrontalières en Afrique. Un autre projet phare concernant le Système aquifère d'Iullemeden (partagé par le Mali, le Niger et le Nigéria) a permis d'améliorer la connaissance des caractéristiques hydrauliques de ce bassin. Grâce à l'appui et à l'impulsion de l'OSS, la définition d'un cadre juridique et institutionnel pour la gestion concertée de cet aquifère est actuellement en marche.