Ce changement s'inscrit dans le cadre de l'amélioration du système statistique et l'adoption du nouveau Système de Comptabilité Nationale. Se basant sur ce nouvel indice, les prix à la consommation ont en¬registré une hausse de 4.8% au mois de Mai dernier en glissement de 0.3% par rapport au mois d'Avril. Cette hausse traduit les pressions inflationnistes sur certains produits et services, mais reste dans les limites des prévisions du plan de développement tunisien. Ce qui a changé dans le nouvel indice A plusieurs reprises, et dans plu¬sieurs tribunes, les économistes ont appelé à une révision de la composition de l'Indice des Prix à la Consommation pour qu'il soit le plus actuel et traduise la réalité de la consommation du Tunisien. Selon les explications métho¬dologiques apportées par l'INS, cette révision de l'indice des prix est la septième en son genre. En effet, « l'institut procède réguliè¬rement à la révi¬sion de cet indi¬ce parallèlement à l'exécution des enquêtes sur la consommation. Ainsi, sept séries d'indices des prix à la consommation ont été élaborés jusqu'à maintenant, qui se réfèrent aux années de base suivantes : 1962 – 1970 – 1977 – 1983 – 1990 - 2000 et 2005. Le nouvel indice des prix à la consommation familiale confec¬tionné par l'INS (base 100 en 2005) vient de remplacer l'an¬cien indice (base 100 en 2000). La structure de cet indice est déterminée à partir de la der¬nière enquête sur la consomma¬tion des ménages, effectuée en 2005. Parallèlement à la révision du système de pondération, d'autres améliorations ont été apportées à la méthode d'éla¬boration de l'in¬dice qui ont touché particu-lièrement : • L'échantillon des produits et l'introduction de nouvelles variétés (1010 variétés contre 975 dans l'indi¬ce base 2000) • L'extension du champ géographique à tou¬tes les localités chefs lieux des gouvernorats et les grandes ag¬glomérations urbaines (Menzel Bourguiba, Mateur, Fahs, Men¬zel Tmime, Makther, Msaken, El Jem, El Hencha, Mareth, Djerba, El Gtar…..) . • L'extension de l'observation des prix de certains produits déjà existants dans l'ancien pa¬nier à l'ensemble des localités du champ géographique de l'in¬dice. • L'actualisation de la liste des points de vente en tenant comp¬te du développement du com¬merce de détail et ce par l'inser¬tion des centres commerciaux implantés dans les nouveaux quartiers et les zones périphé-riques. L'échantillon des points de vente est passé de 2634 dans l'indice base 2000 à 3155 points de vente dans l'indice base 2005. • Une meilleure adaptation du trio : produit, point de vente et fréquence de relevés » La différence entre les deux in¬dices réside dans les pondéra¬tions des groupes de produits. Le poids de l'alimentation a été baissé, la rubrique habitation est augmentée, le volet entretien, hygiène et soins est légèrement amélioré, le poids du transport est nettement en hausse avec une importance accrue pour les télécommunica¬tions. Cette nou¬velle répartition traduit encore mieux la réalité de la consom¬mation des mé¬nages. Le nouveau IPC fait aussi une défalcation de certaines rubri¬ques telles que l'habitation ou l'alimentation. Analyse de l'IPC des 5 premiers mois 2010 Sur l'ensemble, l'IPC a enregis¬tré une baisse par rapport au mois d'Avril, passant de 5.1 à 4.8%. A l'exception de la rubri¬que communication qui enregis-tre une baisse de -0.8%, toutes les rubriques de l'indice enregis¬trent une hausse. Même avec ce nouvel indice, la rubrique alimentation enregis¬tre une grande hausse de 8%. Cette hausse gêne énormément car elle est en étroite relation avec les besoins basiques du consommateur. Elle est expli¬quée par la hausse des prix des intrants dans la production et les coûts des facteurs. De son côté, le prix du tabac a connu une hausse de 9.1% d'une an¬née à l'autre. Tout récemment, le prix du tabac d'origine étrangère a connu une hausse de 350 mil¬limes par paquet. Cette hausse a-t-elle dissuadé certains d'ar¬rêter de fumer ? Ceci deman¬de toute une enquête ! En ce début de vacances d'été qui coïncide¬ront avec le mois saint du Ramadan, les prix des loisirs et culture ainsi que les restau¬rants et hôtels ont connu une hausse res¬pectivement de 5.1% et 5.7%. Ceci n'encou¬rage pas de consommer plus et les consommateurs s'en plai¬gnent déjà, mais les commer¬çants vous diront que les char¬ges ont nettement augmenté. Qui a raison ? Le volet transports, a quant lui, augmenté de 4%. Le résultat enregistré au niveau de l'IPC au début de cette an¬née rejoint les prévisions du plan quinquennal de dévelop¬pement qui sont de 4.5%. Une attention particulière doit être donnée à l'alimentation pour freiner le rythme de sa hausse. Les agents de contrôle éco¬nomique, comme à l'accoutu¬mée, se préparent déjà pour la saison estivale et le mois saint de Ramadan. Un plan d'ac¬tion spécial avec des brigades soutenues est annuellement préparé pour couvrir tous les points commerciaux et tous les secteurs. Plus de moyens humains et matériels pour ce corps seront bien salués pour introduire plus d'efficacité à l'action de ce corps. C'est avec une politique mo¬nétaire prudente et efficace et grâce à l'efficacité du contrôle économique que notre pays a réussi à maintenir l'inflation à des niveaux raisonnables et acceptables durant les derniè¬res années. Faut-il rappeler à ce niveau le rôle central du consommateur dans la maîtrise de l'inflation et la baisse des prix à la consom¬mation ? Dans les moments des pics de consommation, le consommateur doit rationali¬ser ses achats, s'opposer aux commerçants malfrats et sur¬tout calmer sa « fièvre ache¬teuse ». Que ce soit l'ancien ou le nou¬vel indice, les consommateurs n'ont qu'une seule conviction : la vie devient de plus en plus chère. Sont-ils conscients au moins qu'ils y sont pour quel¬que chose?