Ce colloque, dont les travaux se poursuivent jusqu'à aujourd'hui, est organisé par la faculté des sciences économiques et de gestion de Tunis en coopération avec l'Association des Economistes Tunisiens (ASECTU). Des chercheurs et spécialistes tunisiens et étrangers se penchent, notamment, sur la question de l'interaction entre la crise financière, la crise économique et les changements climatiques, mettant l'accent sur leurs effets domino qui sont venus rappeler la volatilité des marchés et la fragilité des économies en développement et spécialement celles des pays de la sphère maghrébine. Ouvrant les travaux, M. Chokri Mamoghli, Secrétaire d'Etat, chargé du commerce extérieur, a mis l'accent sur l'intérêt accordé par la Tunisie, dans le cadre du programme présidentiel 2009-2014, à promouvoir davantage le secteur des services, eu égard à son impact dans la garantie d'une valeur ajoutée et sa haute employabilité notamment au profit des diplômés du supérieur. A cet effet, le secteur des exportations constitue le moteur de la croissance, donc il est nécessaire de diversifier davantage les marchés de la Tunisie en direction de l'Afrique et du monde arabe, et de consolider, parallèlement, la place du produit tunisien sur le marché européen traditionnel. Le troisième programme de développement des exportations (PDE III) qui démarrera en 2011 comportera un nombre d'incitations au profit des entreprises innovantes aux niveaux des produits, de l'emballage, outre l'organisation au sein de l'entreprise et ses méthodes de gestion. De son côté, M. Jurgen Teheres, représentant de la fondation «Hanns Seidel» a évoqué les défis des changements climatiques, mettant l'accent sur la nécessité d'intégrer le concept de développement durable au sein des politiques économiques adoptées et d'œuvrer à garantir l'interaction entre les volets économiques et sociaux et à limiter les impacts des changements climatiques. Pour M. Dirik Buda, qui a représenté la délégation de la commission européenne à Tunis, il faut œuvrer à mettre en place un processus de développement qualitatif et intégré qui ne manquera pas de créer plus d'emplois et de garantir un développement social. A l'occasion de cette manifestation, l'Agence Universitaire de la Francophonie (AUF) a lancé son premier collège doctoral maghrébin en économie et en gestion. L'investissement d'aujourd'hui, c'est le développement de demain! Pour l'ASECTU, le principal investissement est celui des ressources humaines et en particulier, celui des compétences. Aussi, l'objectif de l'Ecole Doctorale est d'apporter aux doctorants une culture internationale, de permettre des échanges scientifiques et intellectuels, et d'apporter une ouverture européenne et internationale, pour les chercheurs des pays du Sud, par la promotion des cotutelles de thèses. Stratégies de développement: Quel chemin parcouru? Quelles réponses face aux nouvelles contraintes économiques et climatiques? La crise financière actuelle, qui a atteint son paroxysme en septembre 2008 après plus d'une année d'amples fluctuations des prix des aliments, de l'énergie et des matières premières, est venue amplifier une série de chocs qui se propageaient déjà de par le monde. Cette crise économique vient nous rappeler la volatilité et la fragilité des économies des pays maghrébins, et de façon générale, celles des pays en développement. Par ailleurs, la focalisation prédominante sur la relance de l'économie dans les pays riches risque de reléguer dans l'ombre de l'actualité la lutte quotidienne des pauvres pour la vie. Les menaces de la faim, de la pauvreté, du chômage et des changements climatiques dans les pays pauvres sont bien réelles. Tandis que les gros titres soulignent les hauts et les bas des cours boursiers et expliquent les carences des institutions financières et des géants industriels, la communauté internationale et scientifique doit marquer un temps d'arrêt pour examiner ce qui est en jeu pour les centaines de millions d'habitants des pays en développement. Elle doit également évaluer la situation des pauvres qui étaient restés en marge de cette croissance et les risques d'une inversion des progrès accomplis sur la voie de la réalisation des OMD. Le risque d'un retour en arrière après les progrès durement acquis en matière de développement est bien réel et les effets conjugués de la hausse des prix alimentaires et des changements climatiques nous confrontent à de rudes défis que nous devons relever. En effet, les pays en développement sont exposés à divers niveaux de risques, principalement dans les domaines suivants: * Finances - Economie: Chute des envois de fonds de l'étranger, montée du chômage, réduction de l'aide et des investissements directs étrangers, chute de la demande des pays OCDE pour le tourisme dans les pays non-OCDE. * Alimentation- Carburants : Risques de malnutrition massive, risques de troubles civils et émeutes, hausse des prix et cherté de la vie, déscolarisation des enfants contraints d'abandonner leurs études pour travailler. * Changements climatiques: Baisse de la production agricole, exposition accrue aux catastrophes naturelles liées au climat, incidence accrue des maladies, des climats chauds, conséquences des changements climatiques et démographiques à long terme, réduction des superficies cultivables (ou du territoire par montée du niveau de la mer) et surcharge démographique, les conséquences des pénuries d'eau sur les conflits entre pays, entre éleveurs sédentaires. Il s'agit d'analyser l'interaction entre la crise financière, les changements climatiques et les grandes mutations au niveau mondial. Comment affronter ces défis? Comment riposter aux changements climatiques, à la dégradation et à l'épuisement implacables des ressources naturelles? La crise, en cours, annonce une transformation majeure du système mondial. C'est une phase décisive de la mutation mondiale qui a débuté en 1990-1991, avec l'effondrement du communisme de style soviétique. Cette crise appelle une remise en cause profonde des idées, des valeurs, des paradigmes, des stratégies et des décisions qui ont conduit à un tel résultat. Il redevient évident pour tout le monde que le développement économique ne peut être durable que s'il respecte l'Homme et la Nature où s'impose à tous, la nécessité de réguler la mondialisation et les marchés. Le modèle de croissance de demain ne sera pas celui des Trente Glorieuses. La crise financière, les changements climatiques et les grandes mutations au niveau mondial vont transformer radicalement les modes de consommation et les modes de production. .A la fin de ces journées, les organisateurs offriront deux prix pour les meilleurs papiers présentés à cette occasion par les jeunes chercheurs (moins de 35 ans): * 1er Prix: 1 500 DTN * 2ème Prix: 1 000 DTN La sélection se fait sur la base d'une meilleure communication de type conceptuel, une meilleure communication résultant de travaux de recherches empiriques et une meilleure communication pour ses implications en direction des décideurs.