* Téléperformance ferme 8 centres en France et renforce sa présence en Tunisie * La société est l'un des premiers employeurs privés de Tunisie. Le gouvernement français prépare un plan pour lutter contre les délocalisations des centres d'appels notamment au Maroc et en Tunisie. Selon Le Parisien du 11 juillet, Laurent Wauquiez, secrétaire d'Etat à l'emploi, étudie plusieurs pistes telles qu'une surtaxe « des appels provenant des sites implantés à l'étranger » et une aide financière destinée aux entreprises qui ne recourent pas aux délocalisations.
Il prévoit des mesures allant de la taxation à l'obligation d'un code de bonne conduite, en passant par l'instauration d'une aide à la relocalisation. C'est une forme de «protectionnisme déguisé», s'insurgent les professionnels…
Cette annonce intervient quelques jours après la suppression de 837 emplois chez Téléperformance, le leader du secteur.
Selon ‘‘Le Parisien'', qui a publié cette information dans son édition du dimanche 11 juillet, ce plan vise les sous-traitants prestataires externes comme Teleperformance, Webhelp, Acticall, Arvato ou Risc Group. Il vise également les donneurs d'ordre qui se recrutent généralement parmi les opérateurs téléphoniques (Orange, GDF, SFR, Canal +, Virgin, Bouygues Télécom), les banques et les compagnies d'assurances (Finaref, AG2R, la Poste) et les fournisseurs d'accès Internet (Free, Darty, Numericable…).
Depuis quelques années, la présence de ces sociétés sur le territoire français a diminué. Pour proposer des prix compétitifs, les « call centers » ont progressivement délocalisé une partie de leurs plates-formes téléphoniques vers le Maroc et la Tunisie. « Aujourd'hui, le secteur emploie environ 40.000 personnes dans ces deux pays », explique Laurent Uberti, président du Syndicat des professionnels des centres de contacts (SP2C). Et comme le premier objectif des donneurs d'ordre (les entreprises qui font appel aux call centers) est de baisser leurs coûts, l'importance des pays du Maghreb va grandissante. Salariés français trois fois plus chers Face à cette « fuite des emplois », Laurent Wauquiez veut prendre des mesures strictes. « Il y a cinq ans, Jean-Louis Borloo avait passé un accord avec le secteur des centres d'appels, qui s'était engagé à créer 100.000 emplois. Ils en ont créé combien? Aucun », s'emporte-t-il contre la profession. Des assises des centres d'appels sont donc prévues à la rentrée, pour endiguer le phénomène
Les syndicats avaient dénoncé le transfert d'activités vers la Tunisie et le Maroc. Mais pour Jean-Hervé Jenn, président de Téléperformance France, le plan social résulte de « la baisse de l'activité en France, liée à la crise, et n'a rien à voir avec le transfert vers des pays à bas coûts ».
Le marché des centres d'appels se développe très rapidement en Tunisie. Une société comme Teleperformance Tunisie est passée entre 2001 et 2009 de 100 à 4.000 salariés. La filiale tunisienne du groupe français figure parmi les plus gros employeurs privés étrangers du pays. Elle gère 2.800 postes de travail entre 4 centres d'appel spécialisés dans les relations client: 3 à Tunis (à Charguia 1, 2 et 3) et Ben Arous.
En décembre 2005 l'entreprise employait plus de 3000 collaborateurs dont 450 encadrants et 2000 postes de travail. Aujourd'hui elle a un effectif de 4000 salariés, 2800 Postes de Travail répartis sur 4 sites de production. Un salarié de centre d'appel en Tunisie à temps complet perçoit un salaire mensuel de base de l'ordre de 600 dinars tunisiens, soit 320 euros.
Actuellement, les dizaines de centres d'appel opérationnels sur tout le territoire couvrent divers segments d'activité, dont la recherche marketing, la télévente, la confirmation de dossiers et le support technique.