La grogne du gouvernement français contre la vague de délocalisations des firmes françaises et plus particulièrement des « centres d'appels » fait mouche notamment en Tunisie et au Maroc: sites de prédilection pour les entreprises françaises. Le gouvernement français étudie une série de mesures d'austérité à l'encontre des firmes qui prévoient de délocaliser une partie ou la totalité de leurs productions dans un pays qui détient des avantages compétitifs en matière de coût de production. Les Français déplorent la fermeture de leurs sites de production, la perte d'emplois dans une période de crise et la fuite de capitaux. Une loi contre les délocalisations des centres d'appels est dès lors mise sur les rails en France. Ainsi, le secrétaire d'Etat à l'Emploi, Laurent Wauquiez, a déclaré lundi la guerre anti-délocalisation. En effet, la récente décision annoncée par le leader mondial du secteur des centres d'appels, entre autres « Téléperformance », de supprimer 830 postes d'emploi dans l'Hexagone, suscite encore la colère des Français. Les syndicats militent pour stopper la saignée des délocalisations qui met en péril la stabilité sociale des salariés français. Par ailleurs et de l'autre côté de la Méditerranée, la guerre déclarée contre les délocalisations des centres d'appels est de nature à déplaire aux pays hôtes, notamment la Tunisie et le Maroc qui sont reconnus comme les destinations de choix pour les firmes françaises opérant dans le secteur des « call centers ». D'ailleurs les centres d'appels français génèrent aujourd'hui près de 40.000 emplois, rien qu'en Tunisie et au Maroc. Certes, il s'agit d'une aubaine pour les pays du Sud, dont la Tunisie, qui cherche à résorber le taux de chômage notamment auprès des diplômés de l'enseignement supérieur. Et en dépit des voix qui se lèvent haut et fort contre les conditions de travail des téléopérateurs, les « call centers » offrent des emplois motivants, des salaires dans les normes, répondant aux besoins incessants des demandeurs d'emplois crescendo et contribuant à l'amélioration du rythme des investissements dans les pays hôtes. Mais le bonheur des uns ne fait pas forcément le bonheur des autres.