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Lecture du rapport de Davos sur la compétitivité: Les secrets d'une compétitivité tunisienne réussie
Publié dans L'expert le 21 - 09 - 2010

Le récent classement du Forum Economique de Davos vient confirmer la place qu'occupe la Tunisie dans l'échiquier des affaires et le niveau important de compétitivité qu'elle a atteint. Elle se positionne comme un site attractif et compétitif. Le classement de Davos dégage quelques points forts qui représentent les secrets de la compétitivité de la Tunisie, mais aussi fait la lumière sur certains points à améliorer et à réformer pour garder un bon niveau de compétitivité, sinon l'améliorer.
Une amélioration continue du niveau de compétitivité:
Même avec un nombre encore plus élevé de pays concernés par le classement, la Tunisie a nettement amélioré sa position. Elle est passée de 36ème en 2008 (sur 134 pays) à 40ème en 2009 (sur 133 pays) à 32ème en 2010 (sur 139 pays).
Les détails de l'indicateur global de compétitivité révèlent des éléments très importants. L'indice de compétitivité est composé de 12 piliers répartis sur 3 groupes.
Le premier groupe : les éléments de base, c'est-à-dire les exigences minimales pour la compétitivité d'un pays, et à ce niveau la Tunisie se classe 31ème avec un score de 5.3/7. Ce groupe est composé de 4 piliers. Le classement de la Tunisie se présente comme suit :
1- Les institutions : 23 ème
2- L'infrastructure : 46ème
3- L'environnement macroéconomique : 37ème
4- La santé et l'éducation primaire : 31ème
Le deuxième groupe : Les éléments qui améliorent l'efficacité (50ème):
5- Enseignement supérieur et formation 30ème,
6- Efficacité du marché des biens 33ème,
7- Efficacité du marché de travail 79ème,
8- Développement du marché financier 58ème,
9- Aptitude à la technologie 55ème
10- Taille du marché 67ème,
Le troisième groupe : Les facteurs d'innovations et de sophistication (34ème) :
11- Sophistication des affaires 42ème,
12- Innovation 31ème.
Les institutions : force de la compétitivité de la Tunisie :
Selon ces indicateurs, la Tunisie est dotée de bonnes institutions, c'est-à-dire une bonne organisation administrative, des structures gouvernementales efficaces et un environnement juridique bien établi. Elle offre aussi un bon environnement macroéconomique, avec un respect des équilibres globaux du pays. Les sous-indicateurs de ce premier groupe révèlent un bon classement de la Tunisie à des niveaux qui constituent la force de sa compétitivité.
La Tunisie est classée 5ème au niveau d'absence de gaspillage dans les dépenses publiques, 11ème au niveau de la protection des droits des actionnaires minoritaires, 12ème au niveau de l'absence de favoritisme dans les décisions officielles, 15ème au niveau de la confiance dans les politiciens, 17ème au niveau de l'efficience de la législation des règlements des différents, 20ème au niveau de la transparence du gouvernement dans l'élaboration des lois, et 20ème en matière d'absence de détournement de fonds public.
Au niveau des institutions la Tunisie présente donc le profil d'un pays structuré, transparent, avec un environnement juridique efficace et une confiance des citoyens dans le gouvernement. C'est un pays bien géré et stable.
L'infrastructure : le pilier à travailler :
Au niveau de l'infrastructure, élément capital de la compétitivité d'un pays, la Tunisie présente un classement dépassant son classement global, ce qui signifie qu'à ce niveau des améliorations sont à faire. La Tunisie est 29ème au niveau de la qualité de l'infrastructure des chemins de fer, 30ème au niveau de la qualité des infrastructures, 35ème au niveau de la qualité de l'approvisionnement en électricité, 37ème au niveau de la qualité des routes, 41ème au niveau de l'infrastructure portuaire, et 38ème au niveau de la qualité de l'infrastructure du transport aérien.
Notre pays accorde une importance capitale à l'infrastructure, c'est même l'un des points forts de sa compétitivité, pourtant l'appréciation des investisseurs et hommes d'affaires pour certains éléments, impose un travail de fond. Dans ce cadre, la Tunisie est classée 86ème au niveau de la qualité de la téléphonie fixe, et 70ème au niveau de la facilité de l'abonnement dans la téléphonie mobile. Si nous sommes relativement d'accord sur le premier point, le classement concernant la téléphonie mobile est à revoir, car il fut un temps ou il faut faire la queue et une intervention, pour avoir un numéro de téléphone mobile. La situation est complètement différente aujourd'hui.
Préserver les équilibres macroéconomiques pour être compétitif :
La préservation des équilibres globaux est l'un des soucis permanent dans la politique de développement de la Tunisie, et ce malgré les différents défis et les aléas de la conjoncture économique internationale.
Au niveau de ce pilier nous sommes classés 37ème avec un score de 5.1/7. En détail, nous sommes 30 ème au niveau du taux d'intérêt, 38ème au niveau de l'importance de l'épargne nationale, et 45ème au niveau de la balance du budget du gouvernement. Selon le rapport de Davos, la Tunisie est classée 53ème au niveau de la notation en matière de crédit. Un classement qu'on voit loin de la réalité, parce que les plus grandes agences de rating ont accordé des notes satisfaisantes à notre pays. Fitch rating a donné une note «BBB» avec perspective stable, quant à standard and poors, elle accorde à la Tunisie une note de BBB+, avec perspective stable. La Tunisie est classée 85ème au niveau du taux d'inflation, une position qui mérite aussi quelques éclaircissements. En effet, l'inflation est confinée dans des proportions raisonnables. En 2009, l'inflation était de 3.6%, et elle est de 4.8% depuis le début de l'année. Un niveau qui est nettement mieux que plusieurs autres pays qui enregistrent des taux à 2 chiffres, voir de 3chiffres dans certains pays africains. Au niveau de l'importance de la dette publique, la Tunisie est classée 94ème. La dette publique de la Tunisie a représenté 46% du PIB en 2009, alors que le déficit du budget de l'Etat n'est que 3.8% en 2009, alors qu'il n'était que de 1.1% en 2008. Des niveaux qui ne sont enregistrés que dans des pays avancés.
Les ressources humaines : véritables source de compétitivité :
Le véritable capital de la Tunisie reste humain. C'est pour cette raison que l'investissement dans l'éducation depuis des décennies a représenté une grande partie du budget de l'état. Et malgré tout ce qu'on dit, à tort ou à raison, sur la qualité de l'éducation en Tunisie, on est bien classé à l'échelle internationale. Selon le rapport de Davos nous sommes classé 22 en matière de qualité de l'éducation primaire, 8ème en matière de qualité de l'enseignement des sciences et des mathématiques, 18ème en terme de disponibilité du personnel de formation, 20ème au niveau de la qualité du système éducatif, 22ème au niveau de la qualité des écoles de management.
Les lois du marché : tout un chemin à faire :
Le respect des principes de la transparence, de la libre concurrence, et la lutte contre les pratiques déloyales, sont l'un des atouts de la Tunisie, surtout depuis la promulgation de la loi sur la concurrence en Juillet 1991 et les différents amendements qui lui ont été apportés. Selon le rapport sur la compétitivité, nous sommes classés 6ème en matière d'impacts de la réglementation sur les investissements directs étrangers, 8ème en termes de coût de la réglementation sur l'agriculture. Cependant nous sommes classés 127ème au niveau des tarifs douanières et ce malgré les efforts de démantèlement et les réductions opérées depuis des années. Nous sommes aussi 119 ème au niveau du taux global de taxation.
La Tunisie est constamment accusée d'avoir une législation rigide au niveau de l'emploi. Une rigidité relative qui représente l'ensemble des acquis sociaux de notre pays. Nous sommes ainsi classés 115ème au niveau de la flexibilité de la détermination des salaires, 100ème en termes de rigidité de l'emploi, 129 ème en termes de la part de la femme dans la main d'œuvre.
Le marché financier : un pilier en pleine ébullition :
Le secteur financier est considéré comme le « cheval de bataille » de la prochaine période en Tunisie. L'objectif étant de faire de la Tunisie un pôle régional des services financiers. A ce niveau plusieurs réformes ont été introduites dans le sens de la modernisation du secteur et sa compatibilité avec les normes internationales. Selon le rapport, la Tunisie est classée 21ème au niveau de la disponibilité du capital risque, 25ème concernant le financement par le marché d'actions local, 30ème en matière de la facilité d'accès au crédit, 31ème en terme d'offre de services financiers, 38ème au niveau de la sécurité de change. Des positions importantes qui dénotent du chemin parcouru dans la réforme du système financier.
Des points tout de même continuent de représenter des obstacles. En effet, nous sommes classés 59ème au niveau de la solidité des banques, 88ème au niveau des restrictions au flux de capitaux, 103ème au niveau de l'indice des règles juridiques concernant le secteur.
Technologie et innovation : les créneaux d'avenir :
Afin d'améliorer la valeur ajoutée des différents secteurs, l'Etat a établi tout un programme de soutien et d'encouragement aux activités à forte valeur ajouté, à la technologie et à la recherche et développement. Des fonds importants ont même été alloués à cet égard. L'innovation et la technologie sont les piliers d'avenir de la compétitivité de l'économie tunisienne, et ceci se confirme dans les différents classements du rapport du Forum de Davos. Nous sommes ainsi classé 7ème au niveau de la disponibilité des scientifiques et ingénieurs. Une position qui mérite d'être saluée et qui dénote des efforts dans les universités et la concrétisation des objectifs présidentiels au niveau du nombre d'ingénieurs d'ici 2014. La Tunisie est aussi classée 14ème au niveau de l'acquisition par le gouvernement de la technologie de pointe, 35ème au niveau des dépenses des entreprises dans la recherche et développement, 36ème au niveau de la capacité d'innover, et 38ème au niveau de la qualité des institutions de recherche.
Sur un autre plan, notre pays est à la page des nouvelles technologies, il est classé 42ème à ce niveau. Les entreprises ont une grande capacité d'absorption des nouvelles technologies et nous sommes même classé 33ème. Les investissements étrangers vers la Tunisie transfèrent de la Technologie, et nous sommes classés 13ème selon le classement de Davos. Cependant la Tunisie est classée 90ème au niveau du nombre de brevets par million d'habitant.
L'appréciation globale des investisseurs :
Le rapport de Davos nous livre aussi une appréciation globale des investisseurs sur les principaux facteurs qui représentent des obstacles aux affaires. Une liste de problèmes classés par ordre d'importance est donnée.
Les 5 premiers problèmes soulevés sont très significatifs. On trouve a ce niveau :
1-L'accès au financement,
2- Une législation d'emploi très restrictive,
3- Une bureaucratie gouvernementale inefficace,
4- La législation de change,
5- Inadéquation de la main d'œuvre qualifiée.
Ces 5 facteurs constituent des obstacles pour le milieu des affaires et nécessitent une intervention efficace. Même si plusieurs stratégies et plans sont déjà mis en place afin d'améliorer ces facteurs.
Concernant les facteurs de satisfaction pour les investisseurs interviewés sur la compétitivité de la Tunisie, on retrouve en premier lieu :
- Un bon système de santé publique,
- Un niveau très bas de criminalité et de vol,
- Une stabilité gouvernementale,
- Une législation stable,
- Un niveau de corruption très bas.
Ces points forts sont à mettre au crédit de la gouvernance en Tunisie. En effet, le principal point qui se dégage du classement de la compétitivité de la Tunisie est celui relatif au gouvernement, à la gouvernance et à la politique économique.
Selon la classification des stades de développement des pays établi par le forum de Davos, la Tunisie est classée dans la catégorie des pays efficacement gouvernés. Un témoignage de plus qui mérite d'être signalé.
En conclusion, la Tunisie est un pays compétitif par la solidité de ces institutions, et la transparence et la justesse des choix de son gouvernement. C'est un pays doté d'une main d'œuvre qualifié, un marché financier en plein développement, et une orientation affichée vers la technologie et l'innovation.


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