La survenue de la révolution tunisienne a bouleversé certes, le pays sur plusieurs niveaux tant politique qu'économique. C'est pour cela qu'on a fait appel à Mr Youssef Ennebli, professeur en gestion de production et en épistémologie qui a bien voulu nous donner son avis sur la situation politico-économique et les mesures à entreprendre pour avancer vers le meilleur Suite aux événements qui se sont passés dans notre pays, que pouvez-vous nous dire sur l'économie actuelle du pays? On ne peut pas parler d'économie sous l'anarchie, l'insécurité la corruption. Ceux qui manifestent actuellement affectent négativement l'économie, le travail doit être la priorité de tout le monde pour que la roue de l'économie puisse tourner, les ressources actuelles d'emploi doivent être sauvegardées et l'investissement doit être mis en avant. La sécurité se voit handicapée suite aux agissements de certains éléments néfastes qui font encore partie du ministère de l'intérieur et qui font tout pour détruire la révolution populaire.
Que peut-on faire pour améliorer l'économie du pays? La priorité est pour la stabilisation de l'emploi et de la sécurité afin de préparer la démocratie de demain, et si l'Etat gagne en crédibilité, un boom économique serait atteint : - L'investissement extérieur: les Tunisiens ont acquis une bonne image de marque ce qui devient un acquis pour l'investisseur rien que par respect du Tunisien. - L'investissement intérieur: vu que le principe du «fifty fifty» et de la concurrence illégale seront éradiqués, le Tunisien sera donc incité à investir dans de meilleures conditions. - Les sommes astronomiques qu'on vient de voir à la télé dans le palais de l'ancien président, peuvent être réparties d'abord dans les régions défavorisées et nécessiteuses, il serait adéquat d'élaborer des études pour détecter le besoin de chaque région et investir là selon les spécificités de chaque région car, ceci va augmenter la productivité qui est un aspect physique et non financier et qui reste le seul moyen pour faire baisser le prix de vente tout en augmentant les salaires sans pour autant toucher le profit de l'entreprise. Une augmentation de la productivité stimule la consommation, la demande, et donc elle fait augmenter le chiffre d'affaires. Avec un bon capital on peut avoir une bonne formation professionnelle. Ensuite, cette somme peut être répartie dans l'éducation vu la détérioration du système éducatif sous l'ancien régime où a prévalu la quantité sur la qualité. D'où l'urgence d'investir dans les esprits tunisiens qui seront les futurs dirigeants de notre pays.
Que pouvez-vous nous dire sur la situation politique du pays? Une situation risquée certes mais on reste optimiste. Je pense que tout dirigeant du pays doit avoir trois critères il faut qu'il soit courageux, ce qui n'est pas le cas de Mr Ghannouchi vu sa dépendance de l'extérieur, il faut qu'il soit intègre pour susciter la confiance du peuple, et qu'il soit un très bon orateur. Et qu'il soit polyvalent. L'urgence se situe tout d'abord dans la sécurité, puis stabiliser les emplois, ensuite, gérer les affaires, enfin, préparer les élections Mr ghannouchi doit passer au statut de conseiller du prochain nouveau premier ministre. Par ailleurs, l'UGTT doit être dirigée et non détruite puisqu' ‘elle constitue un contrepoids nécessaire pour le gouvernement provisoire. La création d'un conseil de victoire de la révolution proposé par Mr Ahmed Ben Saleh aura pour rôle le suivi et le conseil, à la demande du gouvernement et qui soit à l'écoute de la rue. Le conseil doit regrouper les syndicats, tous les partis opposants, les trois commissions nouvellement instituées, l'ordre des avocats, les commissions populaires qui doivent inclure bien évidemment les jeunes des régions défavorisées et l'UTICA. Je propose un mixage de régime parlementaire et présidentiel, soit donc une synthèse pour avoir les avantages de chaque régime et éradiquer les inconvénients.