La FAO a indiqué cette semaine dans la dernière édition de sa publication semestrielle «Perspectives de l'alimentation» que la production céréalière mondiale devrait enregistrer un nouveau record cette année, compte tenu des prix élevés qui ont stimulé les semis et des conditions météorologiques généralement favorables. Cependant, la FAO avertit que la crise financière en cours aura un impact négatif sur le secteur agricole de nombreux pays, notamment dans les pays en développement parce que le redressement de la production céréalière a eu lieu pour l'essentiel dans les pays développés où les agriculteurs étaient mieux placés pour réagir face aux prix élevés. Les pays en développement, en revanche, ont été fortement limités par des contraintes au niveau des approvisionnements du secteur agricole. Selon le rapport de la FAO, l'agriculture mondiale se heurte à de graves problèmes et enjeux à long terme qui doivent être affrontés de toute urgence, surtout les problèmes de l'eau, les faibles investissements dans les infrastructures rurales, la recherche agricole et le manque d'adaptation au changement climatique. L'apparition de la crise alimentaire et la crise financière fait que tout s'aggrave. Pour nourrir une population de plus de 9 milliards d'habitants en 2050 (6 milliards environ aujourd'hui), la production vivrière mondiale devrait pratiquement doubler d'ici là. Cela nécessite, d'une part, davantage d'investissements dans l'agriculture et les équipements y afférents et, d'autre part, des méthodes d'approvisionnement plus efficaces.
L'origine de la crise agricole Les dernières décennies ont été caractérisées par l'avancée du capital financier et des entreprises multinationales, dans tous les aspects de l'agriculture et du système alimentaire des pays. De la privatisation des semences et la vente d'agro-toniques jusqu'à la récolte, la transformation des aliments et leur transport, leur distribution et leur vente aux consommateurs, tout est entre les mains d'une poignée d'entreprises. Les aliments sont passés de l'état de droit pour tous à celui de simple marchandise. Il n'est pas rare de voir cette marchandise maltraitée dès le départ pour finir entre les mains du consommateur avec tous ses aspects nocifs à la santé de l'homme. Mêmes les traditions culinaires ancestrales en Afrique et en Asie risquent de se perdre, ce qui constituerait un coup dur à des modes de vie et de nourriture qui ont pourtant fait leurs preuves par leur coût, leur simplicité et leur valeur nutritionnelle.