• Le coût du panier alimentaire moyen est supérieur de 69 % à celui d'il y a 6 ans. • Les factures d'importations alimentaires restent élevées, surtout dans les pays en développement Les cours internationaux des principales denrées alimentaires de base ont reculé durant les cinq premiers mois de 2010, selon le rapport semestriel Perspectives de l'alimentation, publié tout récemment par la FAO. L'indice FAO des prix des produits alimentaires s'établissait autour de 164 points en mai 2010, en baisse par rapport aux 174 points de janvier et nettement inférieur au record de 214 points du printemps 2008. La chute des cours internationaux des céréales et du sucre est un des principaux facteurs à l'origine de cette baisse de l'Indice. Compte tenu des perspectives de forte croissance de la production, les prix du sucre ont chuté de moitié par rapport à leur pic du début de l'année. Cependant, l'Organisation fait remarquer que le coût du panier alimentaire type dans le monde aujourd'hui est supérieur d'environ 69% à celui des années 2002-2004 La plupart des indicateurs annoncent, par ailleurs, un accroissement des disponibilités mondiales, principal facteur à l'origine des fortes contractions des cours internationaux des principales denrées vivrières de base cette année, selon le rapport qui ajoute que l'escalade des prix alimentaires de 2008-2009 a stimulé les semis et la production de nombreuses cultures, ce qui s'est traduit par un redressement des stocks et un accroissement des rapports stocks-utilisation, tendance qui a de fortes chances de se poursuivre en 2010-2011. Prévisions 2010-2011 Le rapport Perspectives de l'alimentation présente les premières estimations de la FAO sur le commerce, les stocks et l'utilisation de céréales au cours de la prochaine campagne 2010/11. D'après les premières indications, la nouvelle campagne devrait être confortable, avec une production mondiale en 2010 proche du record de 2008, et des stocks céréaliers mondiaux en hausse pour la troisième campagne consécutive. Il est important de noter que l'accroissement de la production ne sera pas limité aux exportateurs et que de nombreux pays importateurs devraient rentrer des récoltes exceptionnelles. En outre, et en dépit du fléchissement des prix, le coût global des importations vivrières devrait atteindre 921 milliards de dollars en 2010, soit quelque 100 milliards de plus qu'en 2009, mais moins que le record de 1.000 milliards atteint en 2008, à l'apogée de la crise des prix alimentaires. La hausse prévue s'expliquera en grande partie par des dépenses plus élevées de produits non céréaliers, qui pourraient augmenter de 17% et s'établir à 650 milliards de dollars, soit environ les deux tiers des dépenses mondiales d'importations vivrières, signale la FAO. Les produits laitiers, les huiles végétales et le sucre sont susceptibles d'alourdir ultérieurement les factures, sous l'effet conjugué d'une hausse des volumes et des prix d'importation. Les dépenses consacrées à ces denrées importées devraient dépasser ou avoisiner les niveaux record constatés en 2008. Par ailleurs, la hausse des coûts de fret fera également grimper les factures d'importations vivrières, souligne le rapport. Les indicateurs de fluctuation des taux de fret sont pour l'instant supérieurs d'environ 75% à ceux de 2009. En conséquence, le coût d'achat des denrées sur le marché international pour les groupes les plus vulnérables, c'est-à-dire les pays moins avancés (PMA) et les pays à faibles revenus et à déficit vivrier (PFRDV), devrait être respectivement majoré de l'ordre de 10 et 14% par rapport à l'an dernier. Entre hausse et stabilité Selon le rapport, les prix du sucre ont dégringolé de moitié par rapport à leur pic de début d'année, lorsqu'ils avaient atteint en moyenne 583 $/t en janvier, un record depuis 30 ans, compte tenu des perspectives de forte relance de la production. La chute des prix des céréales a été plus modérée, mais les prévisions d'une nouvelle bonne campagne pourraient accentuer la pression négative sur les prix. Les prix des oléagineux ont, par ailleurs, résisté jusqu'à présent à un fort ralentissement, face à une demande qui reste soutenue et une offre généralement plus restreinte que dans le cas des céréales. Toutefois, d'après les premières indications, les prix des oléagineux pourraient subir une contraction dans les prochains mois due à une augmentation de l'offre. En revanche, les prix du secteur de la viande ont subi une forte augmentation, essentiellement due à des baisses de production et à une hausse de la consommation. Les prix du secteur de la pêche tirent parti d'une certaine relance de la demande, mais surtout d'un resserrement des disponibilités. Les perspectives médiocres du secteur laitier dans les principaux pays exportateurs soutiennent la fermeté des cours des produits laitiers dans un contexte de vive demande d'importations, ajoute le rapport.