Nombreux sont ceux qui considèrent les spécialités individuelles comme étant le parent pauvre du sport tunisien. A ce titre, elles bénéficient du moins d'appui et de moins d'audience. Le cas « Oussama Mellouli » vient de remettre en cause ce qui devient de plus en plus un véritable dogme sportif. Du moins, il permet de rectifier le raisonnement sur cette question et de réviser les convictions. A vrai dire, tout dépend de la performance. C'est la logique du sport, car le sport repose sur la compétition. Désormais, on n'a pas besoin d'avoir un bon goût de la prospective ou d'être un visionnaire pour pronostiquer de beaux jours pour la natation en Tunisie et une augmentation considérable du nombre des licenses dans cette spécialité, suite au formidable exploit « melloulien ». Le problème se pose également pour les sports collectifs et certains reprochent au football, sport populaire par excellence, d'être dominant et omniprésent ! Encore une fois, c'est la performance qui commande les orientations des structures sportives et le comportement du public. D'ailleurs, rappelons-nous, le handball avait commencé à concurrencer sérieusement le foot lorsque nos bras cartonnaient dans les grandes manifestations. A Sfax, le volley-ball aux quartiers était très courant quand le club de la région récoltait les titres nationaux, régionaux et continentaux… C'est tout dire pour rappeler que le public exige la performance, voire les résultats. Des voix s'élèvent chaque jour pour souligner que les sports individuels feront des merveilles si on y investit fortement. Mais attendez…il faut montrer des qualités de champions et promettre des médailles et des trophées pour convaincre l'investisseur… Ce n'est pas très loin de la logique économique et c'est ce qu'il faut. Le retour sur investissement demeure une question cruciale, d'autant plus qu'il s'agit toujours de fonds publics…absence de l'investissement privé dans le secteur oblige. C'set là tout l'intérêt de la leçon « melloulienne », dont la morale est de devoir gagner et mériter la confiance de son propre investisseur.