Œuvrer sur l'emploi est l'un des objectifs suprêmes de la politique tunisienne. En effet, l'emploi est placé au cœur des Droits de l'Homme, et ce, à travers une vision novatrice où le citoyen est à la fois un acteur majeur et un créateur potentiel de projets, d'entreprises, de richesse et d'emplois. A cet effet, le Chef de l'Etat a réitéré toute l'importance qu'il attache à la concrétisation des mesures adoptées pour venir en aide aux nouvelles entreprises. C'est d'ailleurs dans cette optique qu'un intérêt remarquable est accordé à l'essaimage en tant que technique la plus réussie dans la création de nouveaux projets. Cette technique joue un rôle fondamental dans la vie entrepreneuriale, vu son impact direct sur le processus de la création d'emplois. Et ce, pour hisser le processus de développement à un palier supérieur, d'améliorer le taux de croissance et de conférer à notre pays les atouts de l'intégration dans le monde de la production, de la création et de l'innovation
A partir de ces donnés, M. Mounir Ben Guirat, Directeur du Centre d'affaires, a jugé utile de mettre en exergue l'utilité de l'essaimage. L'essaimage: créneau porteur d'investissement Mettant en objectif prioritaire le développement de l'entrepreneuriat et la création de 70.000 entreprises de 2005 à 2009 soit 14.000 entreprises par an et une moyenne de 2 entreprises par jour par gouvernorat, l'Etat a multiplié les mécanismes, les avantages et les incitations et en parallèle les structures d'appui et d'encadrement. C'est dans ce contexte, qu'eu lieu l'adoption de l'essaimage en 2005 par la loi 56-2005 du 18 juillet 2005. Un nouveau mécanisme adopté et testé par d'autres pays, mais la Tunisie fut le premier pays qui règlementa l'essaimage par une loi. Tel que défini par la loi, l'essaimage est «chaque encouragement ou soutien des promoteurs de la part d'une entreprise économique dans le but d'implanter une entreprise économique indépendante ou qui poursuit les activités de l'entreprise encourageante». C'est ainsi que l'appel est fait à tout entreprise dans le secteur public ou privé à adhérer au programme d'essaimage et depuis 2005 près de 30 entreprises ont déjà fait partie du système dont 9 entreprises publiques de grande taille telles que la STEG, la SONEDE, CPG, La Poste, le Groupe Chimique, l'ONAS, CIOK… et d'autres privés qui ont mis en place ce système et ont commencé à le pratiquer par l'assistance au promoteur. Le mécanisme consiste à aider les promoteurs ou porteurs d'idées de projets issus des sociétés adhérentes essentiellement ou d'ailleurs parfois par l'accompagnement, l'encadrement, la participation au financement et même par l'octroi de marchés. L'entreprise essaimante offre donc au promoteur: - Le droit de bénéficier du congé pour la création d'entreprise pour une année renouvelable 2 fois. - Assistance technique, logistique et financière par les cellules d'essaimage. - Assistance à l'élaboration des plans d'affaires. - Participation au financement des projets via les fonds d'essaimage. - Des marchés contractés de Gré à Gré en faveur du nouveau projet. - Assistance dans les premières années. En vue de mieux gérer ce programme, les entreprises adhérentes ont implanté des cellules d'essaimages ayant pour attributions principales de divulguer la culture de la création d'entreprises et de l'essaimage, l'encadrement des porteurs d'idées de projets (futurs promoteurs), l'examen des dossiers, l'accompagnement des promoteurs auprès des diverses structures d'appui et d'encadrement… Et en vue de mieux gérer les fonds d'essaimage, l'Etat a créé la SAGES capital, une société de gestion des fonds qui assiste à l'élaboration des études des projets et aussi au financement. Dans le cadre du programme d'essaimage, les projets sont identifiés soit par le promoteur soit par l'entreprise essaimante qui examine et fixe les activités dont elle peut externaliser ou essaimer. De ce fait, la majorité des cellules d'essaimage ont des fiches projets dont les promoteurs peuvent s'y inspirer pour créer leur propre entreprise. Ces fiches et ces idées de projets sont aussi disponibles dans les structures d'appui et d'encadrement telles que les Centres d'affaires, en l'occurrence celui du CA Tunis. Les entreprises essaimantes peuvent parrainer tout type de projet ayant une forte valeur ajoutée ou une forte employabilité, en relation de préférence avec l'activité de l'entreprise mère dans le cadre d'une externalisation ou d'une activité complémentaire. Le lieu d'implantation, pour plus de flexibilité, peut-être différent de celui de l'entreprise essaimante. Afin d'inciter les entreprises à adhérer à ce programme et les promoteurs d'en bénéficier, l'Etat a mis plusieurs avantages et incitations juridiques, financières et fiscales. De ce fait et en résultat de la mise en place de ce programme, le ministère de l'Industrie, de l'Energie et des PME a visé 295 conventions (194 avec les établissements public et 101 avec les privés), 134 promoteurs sont en dehors des sociétés, 73 sont des diplômés de l'enseignement supérieur et 80% dans les zones de développement régional.
L'essaimage donne ses fruits Les résultats sus-indiqués sont à l'instant satisfaisants et témoignent d'un bon démarrage du programme, déclare M. Mounir Ben Guirat. Le mécanisme vient de naître, le système commence à fonctionner et les projets sont en cours. Reste à soulever certaines anomalies et c'est tout à fait normal. En effet, à chaque démarrage d'un nouveau programme, on demande une forte adhésion de la part des entreprises publiques et surtout privées, une étroite collaboration entre les divers intervenants pour réduire surtout les délais, mieux rassurer les promoteurs par un bon accompagnement et encadrement et surtout une forte implication du système financier par l'adhésion des banques au programme et par la participation au financement des projets. Telles sont les recommandations soulevées par M. Mounir Ben Guirat en conclusion du séminaire sur l'essaimage: créneau porteur d'investissement dans la région du Grand Tunis, organisé par la CCI Tunis en collaboration avec les Centres d'affaires de Tunis, Ariana, Ben Arous et Manouba le 25 décembre 2008 à Tunis et qui a réuni les divers intervenants: ministères, cellules d'essaimages, banques, SAGES, promoteurs et représentants des diverses administrations et des organismes concernés.