Le président de la République, Kaïs Saïed, a décidé de nommer Taïeb Daridi gouverneur de Jendouba, selon un communiqué officiel publié par la présidence de la République. Il succède à Hichem Hsoumi, sans que les raisons officielles de ce remplacement ne soient précisées. Une plainte qui change tout ? Cette décision intervient dans un contexte judiciaire sensible : une enquête a été ouverte à l'encontre de l'ancien gouverneur Hichem Hsoumi, à la suite d'une plainte déposée par la section régionale de la Ligue tunisienne des droits de l'Homme (LTDH) à Jendouba. Le 6 mars 2025, le procureur de la République près le tribunal de première instance de Jendouba a ordonné l'ouverture d'une information judiciaire contre le gouverneur sortant, conformément à l'article 31 du Code de procédure pénale. Le dossier a été confié au deuxième juge d'instruction du même tribunal, selon les déclarations du porte-parole du tribunal, Alaa Eddine Alaouadi, à l'agence TAP. Des accusations de mauvais traitement d'élèves La plainte de la LTDH repose sur un incident survenu dans les locaux de la délégation de Aïn Draham. Le gouverneur aurait tenu une réunion en pleine journée scolaire avec un groupe d'élèves du collège de Hammam Bourguiba, en l'absence de leurs parents. Selon la LTDH, les élèves auraient été victimes de pressions psychologiques, d'intimidation, de traitements humiliants et de menaces. L'organisation a demandé au parquet d'ouvrir une enquête sur ces faits, évoquant des soupçons de maltraitance sur mineurs, en se fondant sur le Code de l'enfant, le Code pénal tunisien et d'autres textes législatifs en vigueur. Un contexte de protestation scolaire L'incident survient dans un climat tendu dans la région. Des élèves du collège de Hammam Bourguiba avaient récemment protesté contre la fermeture du réfectoire de l'internat et le manque de moyens de transport scolaire. En réponse à cette mobilisation, les autorités locales et régionales s'étaient rendues à Aïn Draham pour organiser une réunion avec certains élèves, dans le but d'apaiser la situation. Cette rencontre, qui devait servir à calmer les tensions, semble avoir eu l'effet inverse, entraînant une vive réaction de la LTDH et une action en justice contre le représentant de l'Etat. Une première ? Ce dossier soulève une question de fond : s'agit-il de la première fois qu'une plainte de la Ligue tunisienne des droits de l'Homme entraîne la révocation d'un haut responsable de l'administration régionale ? Si la présidence n'a pas établi de lien direct entre les faits reprochés et la décision de remplacement, la coïncidence des événements ne manque pas de susciter l'attention.. Que se passe-t-il en Tunisie? Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!