Ana Barbara Buhr Buldrini, influenceuse brésilienne de 31 ans suivie par plus de 800 000 abonnés sur Instagram, est décédée dans la nuit du 16 au 17 juin 2025 dans une clinique privée d'Istanbul. Venue en Turquie pour une intervention chirurgicale esthétique dans le cadre d'un partenariat avec l'établissement, la jeune femme a subi une liposuccion, une augmentation mammaire et une rhinoplastie. L'opération devait initialement avoir lieu le 18 juin, mais aurait été avancée dans des conditions controversées. Selon les autorités sanitaires turques, le décès est survenu pendant la phase de réveil post-opératoire, suite à une arythmie cardiaque. Abdullah Emre Güner, directeur provincial de la Santé d'Istanbul, a confirmé qu'une autopsie a été ordonnée et qu'une « inspection extraordinaire » a été diligentée au sein de la clinique, de ses unités de soins intensifs et du cabinet du médecin en charge. Une opération précipitée et des protocoles ignorés ? Le mari de la victime, l'artiste mozambicain Elgar Sueia, affirme que plusieurs manquements graves auraient été commis. Il a déclaré au média O Tempo que la patiente n'était pas à jeun avant l'intervention et qu'une soirée festive avec le chirurgien avait eu lieu la veille de l'opération. Prévue initialement pour le 18 juin, la chirurgie aurait été soudainement avancée au dimanche 16 sans préparation médicale adéquate. Selon lui, lorsque l'équipe médicale a envoyé une photo post-opératoire montrant Ana Barbara consciente, tout semblait normal. Mais à son arrivée à l'hôpital vers 2h du matin, il aurait découvert une situation bien différente : « Je soupçonne qu'elle était déjà morte à ce moment-là », a-t-il confié. Un partenariat promotionnel devenu fatal La jeune femme aurait bénéficié de cette opération à titre gratuit en échange d'une promotion de la clinique auprès de ses abonnés. Ce type de collaboration, fréquent dans le milieu des influenceurs, soulève une nouvelle fois des questions éthiques sur la responsabilité médicale et la pression commerciale exercée dans le secteur de la santé. La Turquie s'est imposée ces dernières années comme l'une des principales destinations du tourisme médical, notamment pour les actes de chirurgie esthétique, en raison de ses prix concurrentiels. Toutefois, cette attractivité s'accompagne de risques croissants. En 2023, les autorités britanniques avaient recensé 28 décès de ressortissants ayant subi des interventions volontaires en Turquie depuis 2019. Une enquête judiciaire en cours Les autorités turques ont ouvert une enquête judiciaire pour déterminer les responsabilités dans cette affaire, tant du côté médical que contractuel. Le médecin, la clinique, et les conditions de l'intervention seront examinés à la lumière des protocoles sanitaires et des pratiques commerciales en vigueur. Commentaires Que se passe-t-il en Tunisie? Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!