L'armée d'occupation israélienne a reconnu ce vendredi la mort de deux soldats dans des opérations distinctes menées par des factions de la résistance palestinienne dans les villes de Khan Younès et Beit Hanoun, au sud et au nord de la bande de Gaza. Le ministre israélien de la Défense, Yisrael Katz, a évoqué un « jour difficile », confirmant la mort de Yair Eliyahu, du génie militaire de la division nord, et Asaf Zamir, soldat dans le bataillon blindé 53. Des pertes militaires sous haute censure Des médias israéliens avaient rapporté plus tôt dans la journée la mort de trois soldats dans des circonstances encore floues à Gaza, dont deux précisément à Khan Younès et Beit Hanoun, et un troisième cas encore en cours d'investigation. Le front militaire dans la bande de Gaza reste très actif, avec un bilan humain lourd et une communication verrouillée. Selon plusieurs sources, la censure militaire israélienne empêche toute diffusion libre d'informations ou d'images relatives aux pertes, limitant l'accès à la presse à des chiffres strictement validés par l'armée. Intensification des opérations militaires Selon un communiqué officiel de l'armée israélienne, cinq divisions militaires poursuivent leurs opérations terrestres et leurs frappes aériennes intensives dans plusieurs zones de la bande de Gaza. Parmi elles : * La 98e division agit dans les environs de la ville de Gaza. * La 99e division opère dans le nord de l'enclave, affirmant avoir ciblé des « infrastructures hostiles ». * La 162e division aurait neutralisé des combattants et détruit des tunnels dans le nord. * La 36e division est active autour de Khan Younès, ciblant les installations liées au Hamas. * Enfin, la 143e division (Gaza Division) mène des opérations dans la région de Rafah, où des dizaines de cibles auraient été touchées selon l'armée. Ce redéploiement porte à cinq le nombre de divisions actuellement engagées à Gaza, ce qui représente potentiellement près de 50 000 soldats, selon les estimations généralement admises dans l'organisation militaire israélienne. Des bilans humains asymétriques Depuis le début de l'offensive israélienne le 7 octobre 2023, 883 militaires israéliens ont été tués, dont 439 dans les combats terrestres entamés le 27 octobre. En parallèle, 6 032 soldats ont été blessés, dont 2 745 dans les opérations terrestres. Mais les chiffres côté palestinien révèlent une ampleur tragiquement disproportionnée. Le dernier bilan fait état de plus de 192 000 Palestiniens tués ou blessés, en majorité des civils, femmes et enfants, et plus de 10 000 disparus. À cela s'ajoutent des centaines de milliers de déplacés, une famine aiguë, et des décès dus à la privation humanitaire, notamment parmi les enfants. Les zones de Khan Younès et Rafah, où les combats sont les plus intenses, abritaient des centaines de milliers de civils déplacés, venus chercher un abri qui n'existe plus. Les frappes aériennes et l'artillerie lourde ont visé à plusieurs reprises des files d'attente pour l'aide humanitaire, causant la mort de civils non armés, selon les témoignages recueillis par des ONG internationales. Une guerre sous haute surveillance, mais peu de transparence Malgré la couverture médiatique mondiale, l'armée israélienne maintient une stricte censure sur les pertes, interdit la diffusion de photos de soldats morts ou blessés, et centralise toute information militaire via des canaux officiels soumis à contrôle. Par contraste, la résistance palestinienne continue de publier des vidéos d'attaques, comme celles visant des blindés à Khan Younès et Beit Hanoun. Ces opérations coordonnées incluent des tirs de roquettes, de mortiers et des embuscades, comme celles revendiquées par les Brigades Al-Nasser Salah al-Din et les forces d'Omar al-Qassem, ayant ciblé les forces d'invasion au nord de Gaza. Ainsi, tandis que le nombre de soldats israéliens tués continue de grimper, les efforts pour minimiser l'impact médiatique de ces pertes contrastent avec la réalité du terrain à Gaza, où les civils, déjà déplacés et affamés, paient un prix humain effroyable. Dans une guerre où la disproportion des moyens et des souffrances est flagrante, le mutisme imposé par l'appareil militaire israélien ne suffit pas à masquer l'échec moral et stratégique d'une offensive qui continue de coûter la vie à des innocents, sous les yeux du monde. Commentaires Que se passe-t-il en Tunisie? Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!