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Courte trêve humanitaire ; près de 1000 martyrs Palestiniens
Publié dans Le Temps le 27 - 07 - 2014

Les ministres des Affaires étrangères des Etats-Unis, de pays européens et du Moyen-Orient réunis hier à Paris ont appelé à une prolongation de la trêve de douze heures mises en place le matin même entre Israël et les factions combattantes palestiniennes de la bande de Gaza.
«Tous nous appelons les parties à la prolongation du cessez-le-feu humanitaire qui est actuellement en vigueur», a déclaré le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius.
«Tous, nous voulons obtenir aussi rapidement que possible un cessez-le-feu durable, négocié, qui réponde à la fois aux besoins israéliens en termes de sécurité et aux besoins palestiniens en termes de développement socio-économique et d'accès au territoire de Gaza», a ajouté le ministre français devant la presse.
Outre Laurent Fabius et le secrétaire d'Etat américain, John Kerry, participaient à la réunion de Paris leurs homologues britannique Philip Hammond, allemand Frank-Walter Steinmeier, italienne Federica Mogherini, turc Ahmed Davutoglu et qatari Khaled bin Mohamed Al Attiyah.
L'Union européenne était représentée par Pierre Vimont, secrétaire général exécutif du Service européen pour l'action extérieure.
John Kerry s'active pour coordonner les efforts de la diplomatie internationale en vue de mettre un terme au conflit en cours depuis 19 jours à présent et qui a fait plus de 940 morts côté palestinien, des civils pour la plupart.
Les Etats-Unis et l'Union européenne considérant le Hamas comme une organisation terroriste, le Qatar et la Turquie font office de médiateur.
«La nécessité du moment, c'est d'enrayer les pertes humaines», a dit le secrétaire britannique au Foreign Office, Philip Hammond.
«Et nous stopperons les pertes humaines en obtenant que ce cessez-le-feu se poursuive pendant douze, vingt-quatre ou quarante-huit heures et ainsi de suite jusqu'à nous ayons établi un niveau de confiance suffisant pour que les parties s'assoient autour d'une table et discutent des sujets de fond», a-t-il poursuivi devant la presse.
Par ailleurs, près de 1 000 Palestiniens ont perdu la vie, un peu moins de trois semaines après le début de l'offensive dans la bande de Gaza. Côté israélien, 37 soldats sont morts dans les combats dans et autour de Gaza, ainsi que deux civils par les tirs de roquettes palestiniens. Un travailleur agricole thaïlandais a aussi péri par un tir d'obus. 138 soldats étaient hospitalisés ce samedi, dont 9 dans un état grave, ainsi que 3 civils, selon l'armée.
Le bilan pourrait augmenter dans la journée en dépit d'un cessez-le-feu de 12 heures entré en vigueur hier. Des corps étant encore extraits des décombres dans plusieurs zones sévèrement touchées par les frappes israéliennes, notamment à Beit Hanoun, Chajaya et Khan.
Ainsi au moins 85 corps ont été retirés des gravats après l'arrêt des hostilités, dont 29 à Chajaya, une banlieue est de la ville de Gaza, Zeitoun et Touffah, 13 dans les camps de réfugiés de Deir al-Balah, Bureij et Nousseirat (centre), 32 à Beit Hanoun (nord) et 11 à Khan Younès et Rafah (sud), selon un bilan provisoire publié par le porte-parole des services de secours, Achraf al-Qodra. Les dépouilles ont été conduites dans différentes morgues du territoire, à l'hôpital Kamal Adouane (nord), dans les deux grands hôpitaux de la ville de Gaza et dans le sud, à l'hôpital européen de Khan Younès, ont précisé les secours.
Entre larmes et colère, les Gazaouis mesurent l'ampleur des destructions
A la faveur de la trêve, des familles palestiniennes sont sorties hier de leurs abris dans la bande de Gaza, découvrant l'ampleur des destructions opérées par les bombardements israéliens.
A Beït Hanoun, dans le nord du territoire palestinien, la famille Kefarneh a passé ces derniers jours dans une école gérée par les Nations unies.
Hier, la suspension temporaire des frappes leur a donné la possibilité de quitter leur refuge et, à l'instar d'autres familles, ses membres ont découvert ce qui reste de leur maison, désormais réduite à un amas de béton dont s'échappent encore des flammes.
«Ressaisis-toi, sois fort», lance un homme à un proche plus jeune pris de sanglots. «Tu devrais être habitué à cela désormais», continue-t-il. Avant de s'effondrer à son tour. «Puisse Allah nous venir en aide», gémit-il en se couvrant le visage.
La trêve humanitaire de douze heures acceptée par Israël et les factions combattantes palestiniennes, Hamas en tête, a également permis aux secouristes palestiniens de s'aventurer dans des villes et des quartiers à l'accès jusque-là impossible.
En milieu de journée, selon les autorités gazaouies, ces équipes avaient pu extraire 61 corps des ruines inspectées dans les zones les plus proches des frontières de l'enclave.
A Beït Hanoun, localité construite à l'angle nord-est de l'enclave, les traces des chenilles des chars israéliens sont visibles sur la chaussée de la rue principale, éventrée sur plusieurs centaines de mètres par les impacts d'obus d'artillerie et au moyen de matériels d'excavation.
Le visage blanchi par la poussière, Rehab Zanine erre dans ce qui était il y a peu encore sa rue, aujourd'hui recouverte de poussière grise et de ruines. «Tout a disparu! Nos vies entières tenaient dans cette maison, nous étions dix-huit à y vivre», dit-elle en larmes. «Où allons-nous aller maintenant, où vont-ils tous où aller? Sommes-nous condamnés à nous disperser ici et là, à ne plus jamais être ensemble, à ne plus jamais être heureux?»
Les autorités israéliennes justifient le déclenchement de la phase terrestre de l'opération Bordure protectrice par la nécessité de détruire les tunnels creusés par les factions combattantes palestiniennes pour s'infiltrer en territoire israélien ou contourner le blocus de la bande de Gaza.
L'Etat hébreu dit déplorer les victimes civiles, précise qu'il a averti par tracts ou sms les populations civiles et accuse le Hamas de se servir des habitants de Gaza comme de boucliers humains.
A Beït Hanoun, des habitants maudissent les forces israéliennes. Comme cette femme rencontrée tandis qu'elle retire des décombres un keffieh noir et blanc, emblématique de la cause palestinienne, dont elle se couvre la tête. «Ils ne nous prendront pas notre fierté. Nous porterons ce keffieh jusqu'à Jérusalem et le jour de la victoire est proche», dit-elle.
Non loin de là, une autre femme s'écrie: «Qu'Allah bénisse la résistance! Qu'Il guide leurs pas!»
Dans une maison, des secouristes s'affairent. Trois corps en sont extraits. Trois hommes. Un de leurs oncles, Intisar Al-Chinbari, laisse libre cours à sa colère. «Israël n'existe pas! Ceci est notre terre», dit-il. «Quoi qu'ils fassent, nous ne serons pas vaincus. Et même s'il ne reste qu'un seul petit enfant, la terre de Palestine sera libérée!»


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