Le président américain Donald Trump a annoncé ce lundi 7 juillet une nouvelle salve de droits de douane élevés visant 14 pays, dans le cadre d'une escalade commerciale inédite. Parmi les pays ciblés figure la Tunisie, qui verra ses exportations vers les Etats-Unis taxées à 25 % à compter du 1er août 2025. D'autres pays comme le Japon, la Corée du Sud, la Malaisie, mais aussi des économies plus petites telles que la Serbie, la Bosnie ou le Myanmar, sont également concernés. Une stratégie de pression à grande échelle Dans des lettres rendues publiques via Truth Social, Trump a formellement notifié aux dirigeants des pays concernés l'application de ces nouvelles taxes. Il y avertit que toute tentative de représailles tarifaires conduirait à une surtaxe équivalente : « Si, pour une quelconque raison, vous décidez d'augmenter vos tarifs, nous ajouterons ce même pourcentage à notre propre taux de 25 %. » Les taux annoncés pays par pays * 25 % : Tunisie, Malaisie, Kazakhstan, Japon, Corée du Sud * 30 % : Afrique du Sud, Bosnie-Herzégovine * 35 % : Serbie, Bangladesh * 36 % : Cambodge, Thaïlande * 40 % : Laos, Myanmar Une guerre commerciale mondiale en marche Cette décision marque une nouvelle phase dans la guerre commerciale que Trump a lancée dès avril 2025, en imposant un tarif de base de 10 % sur l'ensemble des importations. Jusqu'ici, seuls le Royaume-Uni et le Vietnam sont parvenus à conclure un accord permettant d'échapper à ces taxes. Le président américain a également prolongé jusqu'au 1er août la date limite pour conclure des accords commerciaux avec Washington, en signant ce lundi un décret prolongeant les négociations bilatérales, initialement prévues pour s'achever mercredi 9 juillet. La bourse américaine a immédiatement réagi à cette annonce : * Le S&P 500 a chuté de 0,8 %, sa plus forte baisse en trois semaines. * Les actions de groupes automobiles japonais cotés à New York ont été touchées, avec des reculs de 4 % pour Toyota et 3,9 % pour Honda. * Le dollar a grimpé face au yen japonais et au won sud-coréen. « Le discours sur les tarifs a coupé l'élan du marché », a estimé Brian Jacobsen, économiste en chef chez Annex Wealth Management. La Tunisie prise dans le sillage des tensions globales La Tunisie, bien que partenaire commercial secondaire des Etats-Unis, se retrouve ainsi exposée à un choc tarifaire brutal. Cette décision pourrait affecter de manière significative les exportations tunisiennes vers le marché américain, notamment dans les secteurs agroalimentaire, artisanat et textile. Jusqu'ici, aucune réaction officielle n'a été enregistrée du côté tunisien. Mais plusieurs analystes appellent d'ores et déjà à réévaluer la stratégie d'exportation du pays, voire à entamer un dialogue diplomatique en urgence avec Washington pour tenter d'atténuer cette mesure. Menace sur les Brics et pressions sur l'Union européenne En parallèle, Trump a menacé les pays membres des Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) d'une surtaxe de 10 % supplémentaire s'ils adoptent des politiques jugées « anti-américaines ». Cette annonce intervient alors que les dirigeants des Brics se réunissent à Rio, dans un climat de confrontation croissante avec les Etats-Unis. Quant à l'Union européenne, elle n'a pas encore reçu de notification tarifaire, selon des sources européennes. Un accord pourrait être annoncé avant le 9 juillet, à la suite d'un échange qualifié de « positif » entre Ursula von der Leyen et Donald Trump. Ainsi, la Tunisie se retrouve aujourd'hui dans la liste des pays sanctionnés par la nouvelle politique tarifaire américaine. Ce revirement de la stratégie commerciale de Washington pourrait avoir des conséquences lourdes pour l'économie tunisienne, déjà fragilisée. Si aucun accord n'est conclu d'ici le 1er août, la surtaxe de 25 % s'appliquera sur toutes les exportations tunisiennes vers les Etats-Unis, menaçant la compétitivité de plusieurs filières stratégiques. Le gouvernement tunisien est désormais face à un choix décisif : négocier rapidement ou subir l'impact économique d'une nouvelle guerre commerciale mondiale. Commentaires Que se passe-t-il en Tunisie? Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!