La Tunisie s'engage dans une réforme majeure de sa fiscalité environnementale en préparant l'instauration d'une taxe carbone unique à compter de 2026. Cette mesure vise à simplifier et renforcer les mécanismes existants, tout en alignant le pays sur les exigences internationales en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Une réforme fiscale pour une meilleure lisibilité Jusqu'à présent, la fiscalité environnementale tunisienne se caractérise par une diversité de taxes dispersées, qui complexifie leur appropriation par les acteurs économiques et nuit à la clarté du système. La Direction Générale des Etudes et de la Législation Fiscale (DGELF) projette de regrouper ces différentes contributions en une taxe carbone unique, plus cohérente et adaptée aux objectifs nationaux. Cette nouvelle taxe s'inscrit dans une logique dissuasive, visant à intégrer les coûts environnementaux liés aux émissions de CO2 dans le calcul économique des entreprises et des consommateurs. Un outil au service des engagements climatiques La Tunisie a inscrit dans sa Stratégie nationale de lutte contre les changements climatiques une ambition de réduction de 45% de l'intensité carbone d'ici 2030. La taxe carbone constituera un instrument fiscal clé pour concrétiser cet engagement, en encourageant les comportements responsables et en incitant les acteurs économiques à adopter des pratiques plus durables. Par ailleurs, cette mesure s'inscrit dans un contexte international marqué par l'entrée en vigueur du Mécanisme d'ajustement carbone aux frontières (MACF) de l'Union européenne, qui impose aux importateurs de produits polluants de déclarer leurs émissions et de s'acquitter de taxes à partir de 2026. La mise en place d'une taxe carbone nationale permettra ainsi à la Tunisie de préserver la compétitivité de ses entreprises sur les marchés internationaux. Un financement dédié à la transition énergétique Au-delà de son rôle incitatif, la taxe carbone aura pour vocation de générer des recettes affectées à des fonds spécifiques, tels que le Fonds de dépollution, le Fonds de transition énergétique ou encore le Fonds de protection de l'environnement et de l'esthétique urbaine. Ces ressources permettront de soutenir durablement les actions de décarbonation, notamment dans les secteurs industriels et agricoles, et d'accompagner les entreprises tunisiennes dans leur adaptation aux nouvelles normes environnementales. Des lignes de crédit ciblées sont également prévues pour faciliter l'accès au financement des PME et start-up engagées dans la réduction de leur empreinte carbone. La mise en place de cette taxe carbone marque une étape importante dans la politique environnementale tunisienne. En structurant une fiscalité écologique plus claire et en mobilisant des ressources dédiées, la Tunisie affirme sa volonté de répondre aux enjeux climatiques tout en assurant la compétitivité de son économie dans un contexte global de transition énergétique. Commentaires Que se passe-t-il en Tunisie? Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!