Ce dimanche, la tension a franchi un nouveau seuil dans les territoires palestiniens occupés. Selon des sources citées par Al Jazeera, des groupes de colons israéliens ont de nouveau pris d'assaut la mosquée Al-Aqsa, à Jérusalem-Est, en pénétrant par la porte des Maghrébins. Sous la protection directe de la police israélienne, ils ont effectué des rondes jugées provocatrices dans les cours du troisième lieu saint de l'islam. Cette incursion intervient alors que la situation sécuritaire et humanitaire s'aggrave de jour en jour en Cisjordanie occupée, théâtre d'attaques répétées contre les civils palestiniens. À Tulkarem, dans le camp de réfugiés de Nour Shams, plusieurs maisons ont été incendiées par l'armée israélienne dans la nuit. Au sud, dans le gouvernorat d'Hébron, la localité de Al-Shuyukh a elle aussi été prise d'assaut par les forces israéliennes à l'aube, sans qu'aucun bilan officiel ne soit communiqué pour l'instant. Une journée de colère en Cisjordanie En réaction à ces événements, des appels à une grève générale ont été lancés dans toutes les provinces de Cisjordanie ce dimanche. L'objectif : afficher une solidarité totale avec la population de Gaza et dénoncer les politiques de famine imposées par Israël sur l'ensemble du territoire palestinien, notamment à Gaza, où la situation humanitaire a atteint un point critique. Depuis plusieurs mois, les incursions de colons dans l'enceinte d'Al-Aqsa se sont multipliées, souvent accompagnées de prières talmudiques interdites sur le site par le statu quo religieux en vigueur. Il y a environ deux semaines, plusieurs dizaines de colons avaient effectué des rituels religieux sur place, provoquant de vives tensions. Une violence généralisée et organisée Ces attaques ne sont pas isolées. La semaine dernière, des dizaines de colons ont incendié des véhicules et tenté de brûler deux maisons palestiniennes dans le village de Bourqa, à l'est de Ramallah, alors que les forces israéliennes menaient des opérations simultanées dans plusieurs localités de la Cisjordanie. Dans le même temps, la guerre sur Gaza continue de faire des ravages. Depuis le 7 octobre 2023, selon des sources palestiniennes, près de 1 000 personnes ont été tuées en Cisjordanie et à Jérusalem, avec 7 000 blessés et plus de 18 000 arrestations recensées. À Gaza, le bilan est effroyable : plus de 199 000 Palestiniens tués ou blessés, en majorité des femmes et des enfants, et plus de 9 000 personnes toujours portées disparues. Des centaines de milliers de déplacés vivent aujourd'hui dans des conditions extrêmes, sans accès à l'eau, à l'électricité, à la nourriture ni à un toit digne de ce nom. Le droit au foyer bafoué, l'indifférence mondiale en question Au cœur de cette tragédie, un droit fondamental est violemment piétiné : celui d'avoir un foyer, un abri, un lieu de sécurité. Ce que toute personne considère comme acquis — un toit, un lit, une porte à fermer — est devenu un luxe inaccessible pour des centaines de milliers de Palestiniens. La destruction systématique des habitations, les incendies de maisons, les expulsions forcées participent d'une stratégie d'effacement, méthodique et déshumanisante. Ce drame se déroule sous les yeux du monde, qui regarde, condamne parfois, mais agit peu. Le silence ou l'inaction face à la perte d'un foyer, ce besoin vital et premier, est une abdication morale. Alors que la Cour internationale de justice a ordonné l'arrêt des opérations militaires visant les civils, les bombardements, les famines organisées, les expulsions et les incendies se poursuivent. L'histoire retiendra que de simples citoyens, privés de leur maison et de leur dignité, ont payé le prix fort, pendant que l'indifférence internationale dominait les débats diplomatiques. La Palestine de 2025 est l'un des symboles les plus tragiques d'un monde où la justice devient facultative et où l'essentiel — un toit, une sécurité, une vie — est systématiquement nié. Commentaires Que se passe-t-il en Tunisie? Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!