Dans une réponse écrite adressée à plusieurs députés de l'Assemblée des représentants du peuple, le ministère des Finances tunisien a confirmé l'intégration de 23 897 enseignants suppléants dans le système éducatif national sur deux ans, répartis entre 10 060 en 2025 et 13 837 en 2026. Une décision qui représente un tournant budgétaire et social majeur, en application du décret gouvernemental n°21 de l'année 2025 publié le 8 janvier 2025. Cette régularisation aura un impact budgétaire significatif : * Une augmentation de 3,4 % du budget du ministère de l'Education pour 2025, * Et une hausse de 4,6 % prévue pour 2026, soit un coût supplémentaire estimé à 374 millions de dinars. Une hausse continue du budget éducatif Selon les statistiques officielles fournies par le ministère des Finances, la part budgétaire du ministère de l'Education a connu une croissance constante sur les 15 dernières années. * En 2010, la mission Education représentait 2,99 milliards de dinars ; * En 2025, ce montant atteint 8,04 milliards de dinars, soit une augmentation cumulative de 5,05 milliards de dinars. En comparaison avec le budget général de l'Etat, la part dédiée à l'éducation s'est maintenue entre 13,2 % et 16,7 % entre 2010 et 2025, avec une estimation de 13,4 % en 2025. Investissement, cantines et entretien des écoles primaires L'Etat consacre également un effort d'investissement constant pour le réseau scolaire, notamment au niveau primaire. * 4596 écoles primaires bénéficient chaque année d'une enveloppe totale de 19,14 millions de dinars pour les frais de gestion et d'interventions, * Tandis que 81 millions de dinars ont été alloués en 2025 pour la restauration scolaire au profit des élèves du primaire, * Et 5 millions de dinars supplémentaires sont prévus pour des travaux d'entretien léger, confiés au « génie civil jeune », une initiative de soutien à l'entrepreneuriat local. Pas de statut administratif autonome pour les écoles primaires Dans sa réponse, le ministère des Finances a écarté l'idée de transformer les écoles primaires en établissements publics à caractère administratif dotés de la personnalité juridique et de l'autonomie financière. Il justifie ce choix par la nécessité de maintenir les écoles sous la tutelle des délégations régionales de l'Education, à l'image des établissements de santé de base ou des maisons de la culture, gérés de manière similaire par les ministères sectoriels concernés. Ainsi, la politique d'intégration massive des enseignants suppléants constitue un signal fort en faveur de la stabilité du secteur éducatif en Tunisie. Elle s'inscrit dans une logique plus large d'investissement et de réorganisation des priorités budgétaires nationales. Commentaires Que se passe-t-il en Tunisie? Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!