Le rapport 2025 de l'indice mondial d'inclusion financière, publié par le Groupe de la Banque mondiale le 16 juillet, révèle que le nombre d'adultes possédant un compte bancaire ou un compte financier dans les pays à revenus faibles et intermédiaires a atteint son niveau le plus élevé jamais enregistré. Cette progression a fortement contribué à une hausse des taux d'épargne formelle. L'étude souligne notamment le rôle moteur de la technologie mobile dans cette avancée, avec 10 % des adultes dans les économies en développement utilisant des comptes d'argent mobile pour épargner — une augmentation de 5 points par rapport à 2021. Une accélération sans précédent de l'épargne formelle En 2024, 40 % des adultes dans les pays en développement ont épargné dans des comptes financiers officiels, soit une hausse spectaculaire de 16 points par rapport à 2021. Il s'agit de la plus forte croissance enregistrée dans ces économies depuis plus d'une décennie. Cette augmentation de l'épargne, qu'elle soit dans des banques ou d'autres institutions officielles, renforce les systèmes financiers nationaux, tout en libérant des ressources pour l'investissement et l'innovation. Dans la région MENA, le taux de détention de comptes est passé de 45 % en 2021 à 53 % en 2024. Le pourcentage d'adultes épargnant de manière formelle y est également monté à 17 %, contre 11 % trois ans plus tôt. Tunisie : percée des paiements mobiles, mais inclusion encore incomplète En Tunisie, les données de la Banque centrale pour le premier semestre 2025 font état d'une forte progression des paiements mobiles et des transactions par cartes bancaires. Le nombre de portefeuilles électroniques a atteint 371 000, pour 16 prestataires de services mobiles autorisés. Ces opérations se répartissent entre transferts, paiements et retraits en espèces — signe d'une confiance croissante envers ces solutions. Cependant, les chèques et le cash dominent encore les habitudes, ce qui met en évidence la nécessité d'accélérer la sensibilisation et la transformation numérique. Le pays cherche à renforcer les programmes d'inclusion financière pour permettre aux individus et entreprises d'accéder à des services comme l'épargne, le crédit ou l'assurance. Objectif : stimuler la croissance économique, limiter la précarité des foyers modestes et créer de l'emploi. En dépit des efforts, seuls 37 % des Tunisiens disposaient d'un compte financier en 2024, selon la Banque mondiale. Le taux chute à 29 % chez les femmes et 32 % parmi les personnes à faibles revenus. Près de 30 à 40 % des adultes (soit 2,5 à 3,5 millions de personnes) ainsi que plus de la moitié des entreprises (entre 245 000 et 425 000) restent exclues du système financier formel, malgré l'existence de 12 millions de comptes bancaires et postaux. Vers une inclusion plus globale grâce aux téléphones mobiles Le rapport note que 80 % des adultes dans le monde possèdent désormais un compte, contre 50 % en 2011. Pourtant, 1,3 milliard de personnes restent exclues des services financiers. Parmi elles, 900 millions ont un téléphone mobile, dont 530 millions un smartphone, ce qui offre une marge de progression significative. L'investissement dans des systèmes de transfert instantané et le renforcement de la protection des consommateurs pourraient élargir encore l'accès. Autre avancée : l'écart entre hommes et femmes se réduit. Dans les pays en développement, la détention de comptes par les femmes est passée de 37 % en 2011 à 73 % en 2024. Le rapport 2025 inclut pour la première fois des données sur la possession de téléphones mobiles et l'usage d'Internet. Globalement, 86 % des adultes possèdent un téléphone, dont 68 % un smartphone. Toutefois, seuls la moitié des adultes dans les pays à revenus faibles et intermédiaires utilisent un mot de passe pour sécuriser leur appareil, un fait qui appelle à une vigilance accrue en matière de cybersécurité. Commentaires Que se passe-t-il en Tunisie? Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!