Un récit bouleversant d'un ancien soldat américain a ravivé une vague d'indignation sur les réseaux sociaux, après qu'il a témoigné de la mort tragique d'un enfant palestinien, tué par des tirs israéliens alors qu'il tentait de récupérer un peu de nourriture dans la bande de Gaza assiégée. Anthony Aguilar, ex-soldat américain ayant servi dans un centre de distribution d'aide humanitaire à Tel Sultan, à l'ouest de Rafah, sous l'égide de la « Gaza Humanitarian Foundation » soutenue par les autorités américaines et israéliennes, a livré un témoignage poignant sur l'un des jours les plus sombres de son service, le 28 mai 2025. Une scène d'effroi dans un Gaza affamé Selon ses mots, ce jour-là, le centre était submergé de civils désespérés. Parmi eux, le jeune Amir, un enfant palestinien maigre, pieds nus, ayant parcouru 12 kilomètres à pied sous un soleil accablant, dans l'espoir de trouver de quoi manger. « Il a attendu des heures. À la fin, il n'a réussi à ramasser qu'une petite poignée de riz et de lentilles tombée sur le sol », raconte Aguilar. La scène la plus marquante de son récit reste cet instant fugace mais déchirant : « Il s'est approché de moi, m'a embrassé la main et m'a dit Thank you. Quelques minutes plus tard, alors qu'il quittait le centre avec d'autres civils, l'armée israélienne a tiré du gaz et des balles. Amir a été touché et est mort sur place. » Une dénonciation du cynisme humanitaire Dans son témoignage relayé sur plusieurs plateformes, Aguilar affirme que ce jour n'était « pas exceptionnel » dans Gaza, sinon par la rapidité de la mort. « J'ai vu des milliers de civils, les mains vides, les estomacs vides, dormant sur le sable. Des enfants se battant pour des sacs de farine vides. Mais Amir était différent. Son visage portait le poids d'un âge bien au-delà de ses années. Ses yeux racontaient ce que les mots ne pouvaient plus porter. » Ce récit, largement diffusé sur les réseaux sociaux et dans les médias alternatifs, a suscité une tempête de réactions. De nombreux internautes y voient la preuve de l'échec moral des dispositifs dits « humanitaires » mis en place dans Gaza, accusés de n'être qu'une façade devant une réalité de famine et de violences systématiques. Une indignation internationale croissante La mort d'Amir survient dans un contexte particulièrement dramatique. Depuis le déclenchement du conflit en octobre 2023, plus de 59 000 Palestiniens ont été tués dans la bande de Gaza, selon les autorités locales. Les infrastructures sont détruites, l'accès à l'eau, aux soins et à l'alimentation reste extrêmement limité, et les centres de distribution sont souvent ciblés, comme le dénoncent plusieurs ONG internationales. La déclaration d'Anthony Aguilar n'est pas isolée. Elle s'ajoute à une série de témoignages accablants sur les conditions de vie dans Gaza et les pratiques de l'armée israélienne, y compris à proximité ou à l'intérieur de structures dites humanitaires. Les appels à des enquêtes indépendantes et à un cessez-le-feu humanitaire permanent se multiplient. Un symbole de l'enfance volée L'histoire du petit Amir, dont le prénom signifie « prince » en arabe, est devenue en quelques heures un symbole de cette guerre qui broie les innocents. Au-delà des statistiques et des discours officiels, elle rappelle que derrière chaque victime se cache un visage, une histoire, une vie écourtée brutalement – souvent pour un simple morceau de pain. La communauté internationale reste, pour l'instant, divisée entre appels au calme et soutiens militaires déclarés. Mais pour les millions de personnes qui ont partagé le témoignage d'Aguilar, Amir n'est plus un inconnu : il est le visage de l'absurde, de l'inhumanité, de l'indifférence. Et peut-être, l'étincelle d'une prise de conscience mondiale encore attendue. Commentaires Que se passe-t-il en Tunisie? Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!