La Russie et la Chine ont entamé ce dimanche une nouvelle série de manœuvres militaires conjointes en mer du Japon, dans le cadre des exercices baptisés Interaction maritime 2025. Cette initiative s'inscrit dans une dynamique de renforcement du partenariat stratégique bilatéral, face à ce que les deux puissances considèrent comme la domination militaire des Etats-Unis dans la région indo-pacifique. Dans un communiqué officiel, le ministère chinois de la Défense a précisé que les manœuvres se déroulent à proximité du port russe de Vladivostok et mobilisent d'importants moyens militaires. Au total, quatre navires chinois participent aux exercices, dont les destroyers lance-missiles Shaoxing et Ürümqi, aux côtés de bâtiments de guerre russes. Objectifs et scénarios des exercices Ces manœuvres navales incluent une simulation de combat anti-sous-marin, des exercices de défense aérienne contre missiles, ainsi que des opérations de sauvetage en mer, selon les deux ministères de la Défense. L'agence russe Interfax a rapporté que les deux marines ont constitué une flottille commune composée notamment d'un grand navire russe anti-sous-marins, de deux destroyers chinois, de sous-marins à propulsion diesel-électrique et d'un navire chinois de secours pour sous-marins. Durant trois jours d'exercices intensifs, les forces navales russo-chinoises effectueront des tirs d'artillerie, des patrouilles coordonnées, des missions de recherche et de sauvetage, avant d'enchaîner avec des patrouilles conjointes dans l'océan Pacifique. Un contexte de tensions internationales Ces manœuvres interviennent dans un climat géopolitique tendu. Deux jours avant le début des exercices, l'ancien président américain et candidat déclaré à la présidentielle, Donald Trump, a ordonné le déploiement de sous-marins nucléaires dans des zones « appropriées », en réaction à des propos jugés menaçants de l'ex-président russe Dmitri Medvedev. Trump a dénoncé des déclarations « extrêmement provocatrices » de Medvedev concernant les risques de guerre entre puissances nucléaires, sur fond d'enlisement du conflit ukrainien. Dans ce contexte, les exercices sino-russes sont perçus comme un message clair à Washington, signalant une volonté de coordination militaire renforcée entre Moscou et Pékin, signataires d'un accord de partenariat « sans limites » en 2022, peu avant l'invasion de l'Ukraine par la Russie. Une alliance militaire discrète mais solide Les manœuvres « Interaction maritime » ont été initiées en 2012, avec des éditions successives en mer de Chine méridionale et en mer du Japon. En 2024, les deux pays avaient mené des opérations similaires au large des côtes chinoises. Depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine, la coopération militaire russo-chinoise s'est intensifiée, bien que la Chine maintienne officiellement une position de neutralité. Pékin n'a jamais condamné l'invasion russe ni appelé au retrait des troupes, mais elle rejette les accusations occidentales d'avoir fourni un soutien militaire à Moscou. En avril dernier, le président ukrainien Volodymyr Zelensky avait pourtant affirmé que la Chine livrait indirectement des armes à la Russie, ce que les autorités chinoises ont catégoriquement nié. Une visite de Poutine à Pékin en perspective Ces manœuvres interviennent également à la veille d'une visite prévue du président Vladimir Poutine en Chine, attendue fin août. Le dirigeant russe assistera au sommet de l'Organisation de coopération de Shanghai, ainsi qu'à des célébrations marquant les 80 ans de la fin de la Seconde Guerre mondiale, qui comprendront un défilé militaire. Un entretien bilatéral avec Xi Jinping est également prévu, signe supplémentaire de la solidité croissante du lien stratégique entre les deux puissances, dans un monde multipolaire en recomposition. Commentaires Que se passe-t-il en Tunisie? Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!