Contre vents et marées, contre toute la communauté internationale – à part le président américain qui d'ailleurs l'a théorisé dans une vidéo infâme – le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu fonce vers son funeste projet : Forcer les Gazaouis à l'exil s'ils ne veulent pas mourir à petit feu. Netanyahu n'a plus besoin d'avancer masqué, de mettre des gants, il assume tout, publiquement. Le sort de l'enclave palestinienne est scellé depuis février 2025, quand Netanyahu est allé voir à la Maison-Blanche le «meilleur ami» de l'Etat hébreu, Donald Trump. Il avait même réussi à faire endosser au républicain la paternité de la déportation des Gazaouis alors que les ministres d'extrême droite du gouvernement israélien l'ont annoncé dès janvier 2024. Netanyahu a déclaré hier mardi 12 août sur I24 News, dans un entretien en hébreu – pour s'assurer que les durs de sa coalition n'en louperont pas une miette – qu'Israël consentira à «autoriser» les habitants de la bande de Gaza à filer vers l'étranger, à fuir le feu qu'il s'apprête à semer dans la durée. Droit dans ses bottes, il a asséné que «cela arrive dans tous les conflits»... «En Syrie, des millions sont partis (…), en Ukraine, des millions sont partis, en Afghanistan, des millions sont partis… Et soudain ils (la communauté internationale) décident qu'à Gaza, les civils doivent être emprisonnés ? Donnez-leur la possibilité de partir, tout d'abord, de quitter les zones de combat et généralement de quitter le territoire, s'ils le souhaitent», a déclaré le Premier ministre. «Nous autoriserons cela, tout d'abord, à l'intérieur de Gaza, pendant les combats, et nous leur permettrons certainement de quitter Gaza également. Nous ne les poussons pas dehors, mais nous leur permettons de partir, et c'est ce qui se passe (…)», a-t-il ajouté. «Nous parlons à plusieurs possibles pays d'accueil, je ne peux pas détailler cela ici», mais «la chose la plus naturelle, pour tous ceux qui parlent, ceux qui disent se soucier des Palestiniens et veulent les aider, est d'ouvrir leurs portes», a glissé perfidement Netanyahu. Sur instruction du cabinet militaire de Netanyahu, l'armée israélienne se prépare à faire ce que le ministre de la Défense avait assumé en plein mois de Ramadan. Et les prétextes ou alibis sont les mêmes : des opérations militaires pour libérer tous les otages israéliens et «vaincre» le Hamas. Pour le reste – le calendrier et les modalités pratiques – Netanyahu entretient volontairement le flou... «Que se passe-t-il en ce moment ? Que se passe-t-il avec les délais ? J'ai demandé à les raccourcir, car je veux vraiment atteindre l'étape finale, mettre fin à la guerre, obtenir la libération de tous nos otages et vaincre nos ennemis. C'est l'objectif», s'est borné à dire le Premier ministre. Tant pis pour les récriminations de l'ONU, qui met en garde contre une «nouvelle calamité» aux conséque nces régionales incalculables. Tant pis pour les cris d'orfraie des pays du Golfe, qu'on n'entend plus depuis les effets de manche du Prince héritier saoudien et le pseudo Sommet du Caire. Tant pis pour les vaines gesticulations des pays de l'Union européenne, en premier la France, dont le prestige diplomatique laissera beaucoup de plumes dans son impuissance feinte ou réelle.
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