À Paris, le Premier ministre François Bayrou affronte un vote de confiance à l'Assemblée nationale. Dans un contexte de majorité relative, de tensions budgétaires et d'opinion publique crispée, l'exécutif joue une partie décisive. Pourquoi ce vote maintenant ? Depuis les législatives anticipées de 2024, le gouvernement ne dispose pas d'une majorité absolue et doit composer avec une Assemblée très fragmentée. Afin de clarifier ses marges de manœuvre et de valider sa trajectoire budgétaire 2026 — annoncée comme austère (économies, rationalisations et réformes structurelles) — le Premier ministre a choisi de solliciter la confiance des députés. Les principaux groupes d'opposition ont indiqué qu'ils ne soutiendraient pas le gouvernement. Du côté de la droite classique, la liberté de vote laissée aux députés prive Matignon d'un appui garanti. En l'absence d'accord solide au centre de l'hémicycle, le risque de défiance est élevé. Comment se déroule un vote de confiance ? Le Premier ministre prononce une déclaration de politique générale, suivie des réponses des groupes. Le scrutin, organisé à bulletin secret, porte sur la majorité des suffrages exprimés. En cas d'échec, le Premier ministre présente la démission du gouvernement au président de la République, qui décide alors de la suite à donner. Si la confiance est perdue : quels scénarios ? Plusieurs options s'ouvrent à l'Elysée : 1. Nommer un(e) nouveau/nouvelle Premier(e) ministre en recherchant un périmètre d'appui plus large à l'Assemblée. 2. Maintenir un intérim limité pour mener des consultations. 3. Dissoudre l'Assemblée et convoquer des législatives anticipées si aucune majorité de projet n'émerge. Qui pourrait remplacer François Bayrou ? Plusieurs pistes circulent, sans consensus arrêté. 1- Figures de continuité gouvernementale : – Sébastien Lecornu (Armées), – Gérald Darmanin (garde des Sceaux) – Catherine Vautrin (Travail, Santé, Solidarités et Familles), – pour une solution de stabilité, Jean Castex (ancien Premier ministre). 2- Profils "ponts" susceptibles d'élargir la base parlementaire : – Yaël Braun-Pivet (présidente de l'Assemblée nationale), – Xavier Bertrand (président des Hauts-de-France), – François Baroin (ancien ministre) – Bernard Cazeneuve (ancien Premier ministre). 3- Option technocratique/économique pour piloter un agenda budgétaire resserré : – Pierre Moscovici (Cour des comptes) – Eric Lombard (Economie et Finances). Le dossier s'inscrit dans un calendrier chargé : négociations budgétaires, maîtrise du déficit, trajectoire de dette sous surveillance, et mobilisations sociales annoncées. Une incertitude politique prolongée pourrait compliquer la lisibilité de la stratégie économique, la conduite des réformes et la préparation des lois financières. Il est important de rappeler que la France, deuxième économie de la zone euro, pèse sur l'orientation des politiques européennes (croissance, énergie, industrie). Une phase d'instabilité à Paris peut influencer les flux d'échanges, la coopération méditerranéenne et les dossiers sécuritaires ou migratoires suivis de près au Maghreb et en Tunisie. Commentaires Que se passe-t-il en Tunisie? Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!