Les secousses diplomatiques provoquées par la vague de reconnaissances occidentales de l'Etat de Palestine se répercutent directement au cœur du pouvoir israélien. Selon la chaîne israélienne 12, les tensions se sont accentuées au sein de la coalition dirigée par Benjamin Netanyahou, après l'exclusion de plusieurs ministres clés de discussions sensibles organisées dimanche. Le Premier ministre aurait convoqué une réunion d'urgence, en dehors de l'agenda habituel, afin de définir une réponse politique à l'annonce de plusieurs pays occidentaux – dont la Grande-Bretagne, le Canada, l'Australie et le Portugal – qui ont officiellement reconnu la Palestine. À ce jour, 153 pays membres de l'ONU sur 193 ont franchi ce pas diplomatique. L'absence remarquée du ministre de la Sécurité nationale Itamar Ben Gvir et du ministre des Finances Bezalel Smotrich a immédiatement alimenté les critiques. Les proches de Ben Gvir accusent Netanyahou de chercher à temporiser et de freiner l'application de la souveraineté israélienne sur la Cisjordanie. Ils réclament une ligne beaucoup plus dure : accélérer l'annexion, réduire à néant le rôle de l'Autorité palestinienne et afficher un rejet total des décisions internationales. Netanyahou, déjà fragilisé sur la scène internationale et poursuivi devant la Cour pénale internationale, tente de maintenir un équilibre précaire. Selon la chaîne, il aurait insisté sur la nécessité de coordonner étroitement la réaction israélienne avec l'administration américaine de Donald Trump, afin d'éviter une crise diplomatique de plus grande ampleur tout en préservant la cohésion de sa coalition. Ces divergences interviennent alors que la pression internationale s'accroît. Outre les pays ayant déjà officialisé leur reconnaissance, onze autres Etats, dont Malte, la France, la Belgique, le Luxembourg et l'Arménie, ont annoncé leur intention de rejoindre le mouvement à l'occasion de la 80e Assemblée générale de l'ONU ce mois de septembre. Depuis neuf mois, la diplomatie française s'emploie avec constance à convaincre de nombreux pays longtemps arrimés à la ligne de Washington de basculer vers la reconnaissance officielle de l'Etat de Palestine. Paris plaide aussi pour un durcissement progressif des sanctions à l'encontre d'Israël, tout en défendant avec vigueur la solution à deux Etats. L'objectif affiché est de dessiner une feuille de route crédible et resserrée, susceptible d'ouvrir enfin la voie à une paix durable au Proche-Orient. Entre les appels à la fermeté de l'extrême droite israélienne et les calculs stratégiques de Netanyahou, l'équilibre gouvernemental paraît plus fragile que jamais. La dynamique internationale, elle, semble désormais irréversible : la reconnaissance de l'Etat palestinien s'impose comme une réalité politique de plus en plus consensuelle sur la scène mondiale. Commentaires Que se passe-t-il en Tunisie? Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!