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Après les élections, le fascisme est aux commandes en Israël
Publié dans Leaders le 07 - 11 - 2022

Par Mohamed Larbi Bouguerra - Les élections du 1er novembre ont offert un retour en fanfare à Benyamin Netanyahou du fait de l'apport des sièges des partis religieux ultra-orthodoxes, racistes et d'extrême droite, qui rêvent d'expulser tous les Palestiniens. L'ancien Premier Ministre traîne, depuis 2016, tant de casseroles à ses basques : concussion, pots de vin, abus de confiance et escroquerie, mais les ultra-orthodoxes peuvent lui éviter une condamnation infâmante car ils veulent prendre le contrôle du système judiciaire israélien : Cour Suprême et Procureur Général… « Ce qui ferait de la corruption la religion officielle d'Israël » écrit Dahlia Scheindin, The New York Times, 01 novembre 2022).
Sur les 65 membres de la coalition gouvernementale, 45 appartiennent à des formations religieuses et on n'y compte que neuf femmes. Il n'empêche : cette coalition confortable fera durer le règne de Netanyahou sur les Israéliens. Fini l'instabilité gouvernementale des gouvernements précédents et les cinq scrutins en trois ans ! Il n'en est pas moins vrai que 50% des Israéliens ont voté pour cette coalition fasciste, religieuse et à l'aise avec la corruption. Pour le Monde (5 novembre 2022), les sépharades (juifs originaires des pays arabes) israéliens ont voté pour Netanyahou et sa clique car ils n'ont jamais su ce qu'est la démocratie.
Pour le New York Times, Israël aura « le gouvernement le plus à droite de tous les temps. » De son côté, Médiapart, le journal en ligne se demande : « Israël : Vers une nouvelle théocratie au Proche-Orient ? » et poursuit en notant que la pente vers un Etat religieux avait été inaugurée par Netanyahou et sa loi de « l'Etat-Nation » des juifs uniquement en Israël en juillet 2018 alors que le monde considérait Israël comme un Etat «moderne et démocratique, même si les litiges liés à l'état civil et au statut personnel – mariage, divorce, pension alimentaire, garde des enfants, adoption – relevaient déjà des tribunaux rabbiniques, inspirés par la « halakha », c'est-à-dire l'ensemble des lois réglant la vie juive depuis les temps post-bibliques. Ce qui ressemblait fort aux tribunaux islamiques fondés sur la charia. Ce n'était, cependant, pas encore assez religieux pour Netanyahou et la majorité qui l'avait porté au pouvoir. »
Plus de lignes rouges, plus de digues
De fait, toutes les digues sont rompues et toutes les lignes rouges franchies avec des députés de l'acabit de Itamar Ben-Gvir, Belazel Smotrich ou Arye Dery. Ce dernier, du parti ultra-orthodoxe Shas - fondé par un rabbin d'origine irakienne qui priait Dieu quotidiennement d'éliminer les Arabes de la terre - a fait deux ans de prison pour corruption et, il y a deux ans, il a dû quitter le gouvernement étant sous le coup d'une nouvelle inculpation.
Quant à Itamar Ben-Gvir, il habite en Cisjordanie occupée, dans la colonie de Kiryat Arba, à l'est d'Hébron. Il a été longtemps l'avocat des extrémistes juifs coupables de terrorisme antipalestinien et de crimes racistes haineux. Un de ses plus « célèbres » clients est le rabbin Bentzi Gopstein, directeur du groupe anti-assimilation Lehava qui milite contre le mariage des Juives avec des Palestiniens et prêche la haine et la violence contre les Arabes. Ben Gvir a toujours défendu les colonies illégales et milite pour l'extension des colonies bâties sur des terres appartenant à des Palestiniens.
Né dans une famille non pratiquante, Ben-Gvir s'engagea jeune à la fin des années 1980, dans le parti politique d'extrême droite Modelet qui visait à « transférer » les Arabes d'Israël hors du pays. Il finit par rejoindre le parti suprémaciste juif Kach du rabbin américain raciste Meir Kahane (né Martin David Kahane), parti déclaré terroriste et dont le chef a été condamné pour violences et fabrication d'explosifs à plusieurs reprises aux Etats Unis. Après trois tentatives infructueuses, Kahane a été élu député à la Knesset (Parlement israélien) en 1984 mais quand il prenait la parole, tous les parlementaires et les membres du gouvernement quittaient l'hémicycle. Le kahanisme - dont le fondateur fut assassiné le 5 novembre 1990 à New York par des partisans d'Ayman Zawahiri - revendique une doctrine basée sur la Torah qui ordonne de conquérir la Terre Promise, l'héritage exclusif du peuple juif et sur laquelle doit s'appliquer la Loi de la Torah. Rabin devait dire pourtant que la Bible n'est pas un acte de propriété. Formé à cette école de haine et de violence, Ben-Gvir sera poursuivi des dizaines de fois pour provocations et sa réputation était si sulfureuse que l'armée n'a pas voulu de lui. Ce qui n'a pas empêché deux soldats sur dix de voter pour son parti sioniste religieux le 1er novembre 22 et d'être en faveur du transfert des Palestiniens hors d'Israël, de l'annexion de la Cisjordanie, de la peine de mort des terroristes et de la mort aux Arabes, écrit Gideon Levy qui ajoute que deux soldats sur dix pensent qu'ils appartiennent à une nation supérieure et que les Palestiniens n'ont aucun droit en Israël. (Haaretz, 6 novembre 2022).
Dans la fachosphère israélienne, Ben-Gvir est connu pour « un fait d'arme » : il arracha l'emblème Cadillac de la voiture d'Yitzhak Rabin juste avant l'assassinat du Premier Ministre, rien que pour prouver que les extrémistes religieux pouvaient l'atteindre. Ben-Gvir, leader du parti Otzama Yehudit (Pouvoir Juif en hébreu) entra à la Knesset en 2021 et il se raconte qu'il ornait son salon avec la photo de Baruch Goldstein, un médecin terroriste américano-israélien qui tua 29 Palestiniens et en blessa 125 autres en février 1994 avec une arme automatique. Ses victimes étaient en prière matinale du Fajr et du Sobh. Le forcené fut maîtrisé et tué par les fidèles. Aujourd'hui, ce fanatique mène des manifestations antimusulmanes et antipalestiniennes sur l'Esplanade des Mosquées et à Cheikh Jarrah à Jérusalem. Il a remporté ces élections avec le slogan « Qui est le maître ici ? » et veut annexer la Cisjordanie. Ce boutefeu est en passe de se faire attribuer le portefeuille de la Sécurité publique, ce qui le conduirait à assurer le maintien de l'ordre dans les villes arabes d'Israël, à Jérusalem-Est et dans les lieux saints musulmans.
Il y a aussi un autre avocat boutefeu, l'ultra-orthodoxe Bezalel Smotrich, extrémiste politique et religieux que les juifs anglais ont récemment conspué à Londres. Lui aussi habite en Cisjordanie occupée la colonie Kedumim. Il a fondé l'ONG Regavim qui vise à promouvoir « la souveraineté israélienne » en Cisjordanie. En 2015, il fit son entrée à la Knesset dans le parti Habayit Hayehudi (Le Foyer juif) du futur Premier Ministre sioniste religieux Naftali Bennett et donna libre cours à sa rhétorique de haine. En 2016, par exemple, il se déclara en faveur de la ségrégation des mères arabes des mères juives dans les hôpitaux israéliens où pourtant le personnel palestinien (médecins, infirmières, brancardiers…) est très présent. Pourquoi cette séparation ? Smotrich a cette réponse : « Il est tout à fait naturel que ma femme ne veuille pas être alitée près de quelqu'un qui vient de mettre au monde un bébé qui pourrait assassiner le sien dans les 20 ans prochains. » (Haaretz, 3 novembre 2022) Pour Smotrich, tous les Palestiniens, voire tous les Arabes, sont des assassins en puissance. Il ne se pose aucune question sur l'occupation, la résistance du peuple palestinien face aux tirs de l'armée israélienne sur les enfants, les vieillards et les femmes, face à la destruction des maisons et des écoles, face à l'arrachage des oliviers, aux innombrables check points, au vol des terres, aux milliers de détenus dans les geôles sionistes….
Aujourd'hui, Smotrich est en passe de remporter le ministère de la Défense dans un gouvernement Netanyahou ! il aurait alors en charge la Cisjordanie occupée. Et comme Ben-Gvir, il aimerait l'annexer.
A côté de ces deux « vedettes » racistes, il y a encore d'autres députés extrémistes tels Orit Strock, bien connue à Hébron dans la communauté juive pour son activisme en faveur des colonies. Son fils Zvi a été condamné à 2,5 ans de prison pour le kidnapping et le viol d'un enfant palestinien. Il y a aussi Avi Maoz, président du parti d'extrême droite Noam, qui milite pour « l'identité juive » et contre les femmes dans l'armée et contre leur présence au Mur des Lamentations avec les hommes. Quant à l'ancien policier Almog Cohen, il est connu pour avoir violemment agressé une famille de bédouins dans le Néguev et il a posté sur Facebook une photo où on le voit écrasant avec ses genoux trois hommes entravés.
Quelle leçon après ces élections ?
Comme à l'accoutumée, l'Occident est muet face à cette déferlante fasciste en Israël, trop occupé probablement par l'Ukraine et les troubles en Iran.
En termes forts mesurés - sans citer les Palestiniens -, Washington affirme que sa principale « inquiétude » est l'entrée des chefs de l'extrême droite au gouvernement israélien. Le porte-parole du département d'Etat Ned Price déclare : les Etats-Unis espèrent que le prochain gouvernement israélien "continuera" de respecter les "groupes minoritaires". La relation israélo-américaine "a toujours été fondée sur nos intérêts communs, mais aussi, de façon importante, sur nos valeurs partagées".
Certains médias révèlent que l'administration américaine pourrait "avoir un problème à travailler avec certains ministres". Les noms ne sont pas cités, mais on pense à Itamar Ben-Gvir et à Belazel Smotrich.
L'éditorialiste du Monde (5 novembre 2022, p. 33) appelle à un réexamen par les Occidentaux de leur relation avec Israël « ne serait-ce que pour constater que leur quasi silence à propos de la poursuite de la colonisation en Cisjordanie et du mépris quotidien envers les droits les plus élémentaires des Palestiniens n'a fait que renforcer les positions israéliennes les plus extrêmes. Et ce silence a également accéléré l'enterrement de la solution à deux Etats. » Les Occidentaux doivent choisir, écrit le Monde, entre leur relation privilégiée avec Israël ou bien défendre « un horizon diplomatique » dans l'intérêt des Israéliens eux-mêmes et conclut : « Compte tenu des résultats des élections du 1er novembre, le souci de crédibilité interdit désormais toute autre posture. »
Face aux résultats des élections israéliennes, la Déclaration d'Alger du récent Sommet arabe s'est contenté de mots et n'en a tiré aucune leçon. Elle a réaffirmé le « soutien absolu des pays arabes aux droits inaliénables du peuple palestinien, y compris son droit à la liberté et à l'autodétermination et l'incarnation de l'Etat indépendant et pleinement souverain de Palestine sur les lignes du 4 juin 1967, avec Al-Qods comme capitale…et la levée du blocus de la bande de Gaza ».
De tout cela, Netanyahou n'en a cure. Il n'a qu'une chose en vue disent les médias, attaquer les sites nucléaires iraniens….qu'il a contribué à les faire progresser….en conseillant à Donald Trump de dénoncer l'accord nucléaire avec Téhéran. En somme, l'arroseur arrosé…


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