Dans une déclaration conjointe datée du 30 septembre 2025, les sections d'Amnesty International en Tunisie, en Algérie et au Maroc ont exprimé leur « profonde inquiétude » face aux menaces pesant sur le « Flottille du Soumoud mondial », en route vers Gaza pour acheminer une aide humanitaire d'urgence. Selon ces organisations, le convoi, composé de plus de 40 navires et de centaines de participants issus de 44 pays – dont de nombreux volontaires du Maghreb, du monde arabe et plus largement du Sud global – s'approche d'une zone jugée à haut risque. Des médias israéliens ont rapporté que Tel-Aviv envisageait une opération militaire en haute mer, à environ 180 kilomètres au large de Gaza, soit en dehors des eaux territoriales israéliennes. Une initiative civile et pacifique menacée Amnesty rappelle que cette flottille, strictement civile, pacifique et légale, a pour objectif de briser le blocus imposé par Israël sur la bande de Gaza depuis 18 ans, et renforcé depuis octobre 2023. Dans un contexte de famine organisée, d'effondrement du système de santé et de siège total, l'acheminement de l'aide humanitaire constitue, selon les signataires, un acte de solidarité « urgent et vital ». Un risque de violations graves du droit international Les branches d'Amnesty International soulignent que l'interception du convoi par Israël constituerait un grave précédent au regard du droit international. Elles évoquent notamment : * l'entrave à l'acheminement de l'aide humanitaire, assimilée à un crime de guerre ; * la détention arbitraire de bénévoles et de journalistes ; * la violation des garanties fondamentales en matière de détention et de refoulement. Responsabilité particulière des Etats arabes La déclaration insiste sur la responsabilité légale et morale des pays arabes face à cette menace. Les Etats membres de la Ligue arabe sont appelés à : * condamner publiquement toute attaque ou entrave visant la flottille ; * exiger une protection immédiate de leurs ressortissants et de l'ensemble des participants ; * mobiliser tous les leviers diplomatiques, juridiques et consulaires pour prévenir toute atteinte à leurs droits. « Rien ne justifie l'entrave à une mission humanitaire » Pour Amnesty International, aucun argument sécuritaire ne peut justifier l'interception d'une initiative humanitaire pacifique, ni l'empêchement de livrer une aide vitale à une population affamée, soumise à un blocus et à des bombardements incessants. Commentaires Que se passe-t-il en Tunisie? Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!