Aux dernières nouvelles, le 11 octobre 2025, le président Andry Rajoelina avait fui la capitale Antananarivo face à l'inquiétante progression des manifestations antigouvernementales, soutenues par une partie de l'armée. Et en général quand un pouvoir n'est plus en mesure de tenir son centre névralgique c'est la fin des haricots. La situation a basculé le 11 octobre 2025, avec l'occupation par les protestataires de l'emblématique Place du 13 mai. Les choses s'emballent ce lundi 13 octobre, l'Etat n'a plus de direction claire. Sur les réseaux sociaux le bruit court que le chef de l'Etat a quitté le pays, une information confirmée par RFI… D'après la source le président Rajoelina a bien été exfiltré par l'armée française ce lundi après-midi, à bond d'un appareil militaire. A noter que l'ex-homme fort a complètement disparu depuis plus de 15 jours, pas un mot ni la moindre image depuis que la jeunesse bat le pavé. D'après les éléments mis en ligne par Madagascar Aviation sur sa page Facebook, l'hélicoptère présidentiel a quitté le Palais de Iavoloha hier dimanche et a atterri sur l'île de Sainte-Marie, dans l'Est de Madagascar. Quelques minutes après un passager s'est engouffré dans un avion de l'armée française, un CASA CN235, qui était déjà prêt à décoller, direction La Réunion. D'après la même source Rajoelina est bien passé par l'aéroport Roland Garros. Sur le sol réunionnais, le mystérieux passager du CASA a pris un avion privé de la compagnie Vistajet et a mis le cap sur Dubaï (vol H5721). « On y voit distinctement l'appareil rouler depuis la zone cargo de l'aéroport de Saint-Denis en direction de la zone militaire, où sont stationnés les Casa CN235 de l'armée française, dont celui qui avait décollé plus tôt depuis Sainte-Marie« , mentionne Madagascar Aviation. Il se dit donc que le président malgache, comme ses deux plus proches collaborateurs (l'ancien Premier ministre et l'homme d'affaires Mamy Ravatomanga), a filé en douce. D'ailleurs le gouvernement mauricien ne serait pas content, il s'est dit « insatisfait de l'atterrissage sur son territoire d'un jet privé qui avait à son bord Christian Ntsay et Maminiaina Ravatomanga« . « Un accord de président à président aurait permis cette exfiltration. Le président français Emmanuel Macron, aurait autorisé ce départ, indiquent des sources proches du dossier« , lit-on sur le site de RFI. L'Ambassade de France a réagi aux rumeurs qui se sont propagées après la sortie du préfet de La Réunion sur cette affaire : « aucune intervention militaire française n'est en cours ni prévue à Madagascar« . Et qu'en dit la présidence malgache ? Elle dément fermement toute fuite du chef de l'Etat et assure qu'il s'adressera à la nation ce lundi à 20 heures, heure de La Réunion. Cette mise en point intervient au lendemain d'un communiqué évoquant une « tentative de prise de pouvoir illégale et par la force du territoire national« . Le chef de l'Etat a invité « l'ensemble des forces vives de la Nation à faire bloc pour défendre l'ordre constitutionnel et la souveraineté nationale« , a ajouté la Présidence. La Diaspora malagasy de La Réunion et la Gen Z Madagascar 974 font part de leur « plus vive inquiétude face aux récents événements survenus à Madagascar et l'intervention active de la France dans cette crise« , dit un communiqué… « Alors que le mouvement populaire mené par la jeunesse, la "Gen Z" soutenu par les militaires, se lève avec courage pour exiger le départ d'Andry Rajoelina et réclamer un véritable renouveau démocratique, les informations concordantes font état de la fuite du président sortant vers Dubaï, avec l'assistance de moyens militaires français« , disent-elles. On y verra plus clair dans les heures qui suivent. Ce qui est certain c'est que pour le jeune (41 ans) et fringuant président malgache, au pouvoir depuis 2019 (il a dirigé la Transition de 2009 à 2014 après un coup de force), ça sent le roussi. Il est loin le temps où – les élections de 2023 – il toisait et narguait ses opposants, se drapait avec sa popularité et défiait ses adversaires de le déloger de la Présidence. Les choses ont mal tourné et il a perdu pied, très rapidement… Les coupures d'eau et d'électricité récurrentes ont été les ratés de trop. L'armée n'est plus là pour contenir la colère populaire, trop de rendez-vous manqués, trop de promesses non tenues. La France est sans doute une solide alliée du président malgache mais Paris, qui a presque tout perdu en Afrique, ne se risquera pas à aller au-delà d'une simple assistance pour s'assurer que Rajoelina ne tombera pas entre les mains des manifestants. On imagine aisément ce qu'ils lui feraient. Pas plus tard qu'en avril 2025 le président Emmanuel Macron s'est rendu au Madagascar, une visite d'Etat durant laquelle les deux hommes ont raffermi les liens économiques entre les deux pays. Quant au président Rajoelina, c'est un habitué du palais de l'Elysée. Tout ça c'est terminé, le chef de l'Etat français a aussi ses problèmes, chez lui et à l'international (la paix fragile à Gaza, l'Etat palestinien, la guerre en Ukraine). Il n'y a pas de place pour le démonétisé Rajoelina.
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