JOHANNESBURG (Reuters) — L'ancien président malgache Marc Ravalomanana a affirmé, hier, qu'il n'avait rien à voir avec les mutins de la gendarmerie qui ont affronté cette semaine des unités de l'armée à Antananarivo,la capitale de la Grande Ile. Andry Rajoelina, président de la Haute autorité de transition au pouvoir à Madagascar, a accusé son prédécesseur à la tête de l'Etat d'être derrière les incidents de jeudi dernier et d'avoir versé l'équivalent de 250.000 dollars aux officiers de gendarmerie responsables de la mutinerie. "Je démens toute implication dans les affrontements à Madagascar", a déclaré Ravalomanana de Pretoria, en Afrique du Sud, où il vit en exil. "Je n'ai rien à voir avec les chefs militaires qui sont derrière tout cela et ce n'est pas mon intérêt de financer des actions violentes dans l'armée", a-t-il ajouté. L'ancien président, déposé il y a plus d'un an en raison notamment de la défection d'une partie de l'armée, a affirmé qu'il restait attaché aux pourparlers en vue d'un partage de pouvoir à Antananarivo et a souhaité qu'une nouvelle session de négociations se tienne bientôt à Pretoria. Selon un responsable de la police militaire malgache, Richard Ravalomanana, le chef des mutins, le colonel Raymond Andrianjafy, qui a été arrêté, a cité le nom d'un "homme politique" qui l'aurait aidé à préparer sa tentative de soulèvement. "Le nom d'un proche de l'ancien président (Ravalomanana) a également été mentionné", a-t-il ajouté. Les forces de sécurité malgaches ont pris jeudi le contrôle d'une caserne pour mettre fin à la tentative de mutinerie d'un petit groupe de gendarmes dissidents, dernier épisode de la crise politique qui secoue l'île depuis 18 mois. Les affrontements ont fait deux morts.