The liveblog has ended. No liveblog updates yet. Jamil Najjar signe son premier long-métrage de fiction JAD, actuellement dans les salles tunisiennes. Après plusieurs courts métrages et séries puisés dans le registre de la comédie, Jamil s'attaque à un registre plus sérieux, celui de la santé. Et pour cause, il traite plus précisément de la structure de la santé publique en Tunisie. Le film raconte une histoire vraie, vécue par le porteur – producteur de ce projet. J'ai eu l'occasion de voir ce film lorsqu'il a été en sélection officielle au festival du film de Casablanca au mois de juin dernier. Cette sélection a été triomphée par le prix « Meilleur acteur » attribué à Mohamed Mrad. Hier, JAD a fait son avant-première à Tunis et j'ai pu revoir le film. Après avoir été bien accueilli par le public marocain, JAD a connu hier, à la Cité de la culture, une ferveur toute différente : un accueil enthousiaste et empreint d'émotion. Inspiré de faits réels, JAD met en lumière la réalité des hôpitaux tunisiens, en pointant du doigt la corruption, la maltraitance, le trafic de médicaments et la négligence qui y règnent. Comme tout premier long-métrage, le film porte certaines anomalies d'un point de vue cinématographique comme une certaine longueur injustifiée mais surtout l'absence de la dimension fictive dans le scénario qui devait habiller la vraie histoire. Soucieux de restituer fidèlement la douleur des faits réels, le réalisateur a bouleversé l'équilibre de sa fiction. Cependant, le réalisateur a assuré une très bonne direction d'acteurs et une mise en scène convaincante. Toutefois, JAD accomplit sa mission : celle de raconter une histoire impitoyable. Pour cette raison JAD est important. Et si ce film pouvait changer quelque chose ? "Belekchi tetbadel haja !" s'exclame Ahmed, incarné par Mohamed Mrad. Cette réplique résonne comme un espoir : celui de voir le cinéma provoquer le changement. L'histoire du cinéma regorge d'œuvres à portée sociale et politique, à l'image d'Indigènes de Rachid Bouchareb (2006). Ce film a déclenché tout un débat qui a amené le gouvernement de Jacques Chirac à la revalorisation des pensions des anciens combattants issus de l'empire colonial et à redéfinir la vraie histoire des tirailleurs. Et c'est justement là que réside le pouvoir du cinéma. Le cinéma, par le son et l'image, offre une première forme de langage à une idée, à une douleur, à une histoire parfois même celle qui peut changer des vies. Et si JAD ouvrait enfin le débat sur la structure de notre santé publique ? Et si JAD n'était pas qu'un film, mais une observation lucide des hôpitaux tunisiens ? Et si JAD accomplissait cette mission ? Et si JAD était, tout simplement, JAD Henchiri ? Henda HAOUALA Commentaires Que se passe-t-il en Tunisie? Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!