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Le ton monte
Bassin minier — Revendications
Publié dans La Presse de Tunisie le 14 - 02 - 2012

• La population appelle le gouvernement à des négociations sérieuses
Situation critique. Les sit-in ont repris de plus belle dans le bassin minier, après une trêve d'un mois. Le ton est monté d'un cran, la détermination est affichée. «Le gouvernement n'a pas tenu ses promesses, nous ne ferons plus marche arrière», ont affirmé, hier, les représentants de la population de la région de Gafsa, réunis à Tunis. A la veille de la séance de travail devant se tenir aujourd'hui (dans le cas de non report) avec le ministre des Affaires sociales et les négociateurs du bassin minier, les autochtones de Redayef, Om Laâraïes, Métlaoui et les autres localités avoisinantes, affirment être prêts à tous les sacrifices au cas où leurs revendications ne seraient pas satisfaites.
Les représentants des sit-ineurs s'étaient entendus avec le ministre des Affaires sociales, M. Khalil Zaouia, sur une trêve d'un mois au terme de laquelle leurs revendications seraient conjointement examinées et des solutions envisagées. La trêve a pris fin le 6 de ce mois de février sans qu'aucune proposition n'ait pointé à l'horizon des sit-ineurs. Mieux encore, «deux réunions ont été reportées par le ministre, celles du 25 janvier et du 08 février, sans que l'on soit prévenu ni consulté», avance M. Adnène Hajji, syndicaliste actif, représentant de la population du bassin minier aux côtés de M. Anouar Kaddour, secrétaire général adjoint de l'Ugtt, dans les négociations sociales avec le ministère. «Cette attitude passive du ministère et la persistance à ignorer nos revendications sont à l'origine du retour des sit-in et qui ne seront levés qu'une fois toutes les revendications satisfaites», ajoute le syndicaliste.
Les mêmes revendications qu'en 2008
Les revendications des populations du bassin minier ont commencé depuis 2008, comme étant un premier soulèvement, réprimé au prix de trois morts, plus de vingt blessés et environ 300 détenus, soutiennent les gens de la région. Ses motifs, les mêmes que ceux de la révolution de 2011 : chômage, misère, injustice sociale, déséquilibre régional...Après le 14 janvier 2011, les habitants du bassin minier ont pris leur destin en main, barré la route du phosphate et ont décidé cette fois-ci à se faire entendre partout et à ne plus être les oubliés de la planète. Les sit-in n'ont pas cessé depuis de longs et nombreux mois, les pertes économiques se chiffrent à des millions de dinars. Les gens du bassin minier ne baissent toujours pas les bras et contestent même l'attitude du gouvernement élu qui «non seulement ignore cette région et ses revendications légitimes mais également accuse les sit-ineurs de comploter contre lui et de lui mettre les bâtons dans les roues », affirme M. Massaoud Romdhani, membre du Forum tunisien des droits économiques et sociaux, de la Ltdh et porte-parole du comité national de soutien du bassin minier. M.Romdhani atteste soutenir la cause du bassin minier car il était là en 2008, il a côtoyé les gens qui ont milité contre l'ancien régime, qui ont été emprisonnés et qui sont toujours là à revendiquer les mêmes droits au travail, à la dignité, à la justice sociale et à la justice tout court.
Revendications urgentes et d'autres à plus ou moins long terme
Les revendications sont de trois types: économiques, sociales et environnementales (pollutions inhérentes à l'extraction du phosphate). Les échéances réparties en trois temps : le court, le moyen et le long terme. «Nous sommes conscients que l'on ne peut pas tout avoir maintenant mais il y a des urgences qui ne peuvent plus attendre», justifie Taoufik de Om Laâraïes. Les urgences ont été communiquées au ministre des Affaires sociales et stipulent notamment l'emploi des enfants des employés de la CPG accidentés au travail, la révision des primes des retraités, le dédommagement des personnes atteintes par les effets néfastes des activités de la compagnie et la restructuration de la société de l'environnement.
Abdessatar de Métlaoui ne cache pas sa gêne en indiquant que les Tunisiens ont une mauvaise opinion sur les gens du bassin minier. «Or ce n'est pas la révolution ni les sit-in qui ont mis en panne l'économie tunisienne mais les problèmes structurels auxquels elle fait face qui en sont la cause», soutient-il. Et de poursuivre, la région du bassin minier pullule de cadres et de diplômés du supérieur, elle dispose de moyens humains compétents et de capacités naturelles suffisantes lui permettant d'assurer son propre développement. «Mais faut-il que les autorités écoutent les doléances de la population locale et la laisse planifier son avenir en fonction de ses moyens et de ses ambitions», renchérit Nacer Fajraoui, originaire de Redaïef, instruit, diplômé, actif, conseiller en exportation dans la région, un jeune cadre entreprenant qui, comme beaucoup d'autres, a plein d'idées en tête mais peu d'opportunités pour les concrétiser. Selon le jeune conseiller, le problème dans le bassin minier est double : d'abord, les responsables du développement ne savent pas quoi faire dans la région, un bon nombre de projets créés sont inutiles et finissent par péricliter; ensuite, la planification des projets ne tient pas compte du profil des diplômés demandeurs d'emploi de la région.
Le paradoxe des régions de l'Ouest
Les représentants des habitants du bassin minier sont unanimes pour dire que la région de Gafsa est très riche en ressources minières, ils parlent même de pétrole et d'uranium, des études scientifiques auraient abouti à ces résultats. Ils estiment que ces richesses leur reviennent de droit avant tout le monde et refusent catégoriquement la persistance du paradoxe qui régit leur vie, au passé comme au présent, c'est-à-dire région riche, population pauvre, comme c'est le cas dans toutes les régions de l'Ouest du pays. Les habitants du bassin minier doutent de la volonté politique à venir à bout de tous les problèmes de la région, car ils affirment que rien n'a changé pour eux depuis le 14 janvier 2011 et même depuis 2008. Mais ils ont confiance en les capacités de leur région dont l'exploitation juste et équitable leur permettrait de sortir de la misère et du sous-développement pour peu que les pouvoirs publics se mettent sérieusement à la table des négociations et étudient les questions qui se posent en toute neutralité et avec objectivité. Du côté de l'environnement, ils appellent la CPG à assumer ses responsabilités et ses engagements en se décidant à investir dans le traitement des pollutions inhérentes à l'extraction du phosphate et à œuvrer pour la réhabilitation de l'environnement dans la ville de Gafsa pour en faire une ville verte à l'instar des entreprises similaires dans le monde, notamment au Maroc.


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