Ali Laarayedh, ministre de l'Intérieur estime que la légalisation d'un parti salafiste en Tunisie sur le modèle du parti «Ennour» égyptien permettra d'isoler la frange salafiste djihadiste qui prône la violence. «La création d'un parti salafiste constitue le meilleur moyen pour isoler la minorité qui utilise la violence parmi les salafistes», a-t-il déclaré, tout en indiquant que «les salafistes souhaitant créer un parti doivent respecter la loi». Et d'ajouter: «Tous les salafistes n'utilisent pas la violence mais le modèle de société qu'ils prônent constitue un danger. Cette approche, cette vue très étroite, a un problème avec le passé, un problème avec la modernité, et risque toujours de déboucher sur des guerres». Le ministre de l'Intérieur a également estimé que «les salafistes djihadistes, qui ont recours à la force et représentent un risque contre lequel aucun pays n'est vraiment immunisé, sont aujourd'hui le plus grand danger pour la Tunisie». Pour contrecarrer ce danger, Laarayedh se dit «décidé à agir avec toute la rigueur et la fermeté qu'exige la situation, par le renseignement, les arrestations, en coupant les liens avec les groupes extérieurs des pays voisins ou lointains». L'autorisation d'un parti salafiste a été déjà évoquée par Rached Ghannouchi, le chef historique du mouvement Ennahdha ainsi que par le président de la République, Moncef Marzouki, lequel a rencontré, en février dernier, Béchir Belhassen, l'un des cheikhs les plus connus de la mouvance salafiste. A noter, toutefois, que l'actuelle loi sur les partis interdit la constitution de partis ayant une idéologie à base raciale, linguistique, régionale ou religieuse.