Afin d'isoler la frange salafiste djihadiste qui prône la violence, l'une des solutions serait d'octroyer un visa légal à un parti politique salafiste non-violent. Pour M. Ali Laârayedh, ministre de l'Intérieur, la constitution d'un parti salafiste constitue le meilleur moyen pour isoler la minorité qui utilise la violence parmi les salafistes : « Tous les salafistes n'utilisent pas la violence mais le modèle de société qu'ils prônent constitue un danger. Cette approche, cette vue très étroite, a un problème avec le passé, un problème avec la modernité, et risque toujours de déboucher sur des guerres ». Dans une interview accordée, mercredi 21 mars, au journal français «Le Monde», le ministre de l'Intérieur ajoute que les salafistes djihadistes, qui ont recours à la force et représentent un risque contre lequel aucun pays n'est vraiment immunisé, sont aujourd'hui le plus grand danger pour la Tunisie. L'idée de M. Laârayedh a visiblement fait son chemin du côté des autorités. En février dernier, M. Moncef Marzouki, président de la République, a rencontré Béchir Ben Hassen, l'un des cheikhs les plus connus de cette mouvance religieuse. Notons que l'actuelle loi sur les partis interdit la constitution de partis ayant une idéologie à base raciale, linguistique, régionale ou religieuse.