Mohamed Abbou ministre chargé de la réforme administrative a affirmé, dimanche 25 mars 2012 au cours d'une rencontre des partis de la Troïka à Ben Arous, que le gouvernement travaille dans “le respect et la solidarité”, reconnaissant cependant l'existence de différends au sujet du choix du système politique pour la prochaine étape. “Même si la Troïka ne parvient pas à un consensus sur le système politique, cela n'aura aucun impact sur le gouvernement actuel et sur ses engagements vis-à-vis du peuple”, a lancé M. Mohamed Abbou (CPR) au cours de cette réunion qui a pour thème “Le gouvernement de la Troika et les objectifs de la révolution”, et à laquelle le ministre de la Justice Noureddine B'hiri (Ennahdha) et le ministre des Affaires sociales Khalil Zaouia (Ettakatol). Il a souligné que le recours à la force, ou la menace pour revendiquer des droits ne peut s'inscrire dans une «logique révolutionnaire», «nous appliquerons la loi sans priver les citoyens de leur droit de s'exprimer. Personne ne peut nous mettre dans une position de faiblesse», a-t-il assuré. Pour sa part, M. Noureddine B'hiri a estimé que le gouvernement actuel n'est pas le gouvernement de la Troïka mais un gouvernement «d'unité nationale de tous les tunisiens”. “La confiance du peuple et la confiance en soi nous préserve de tout sentiment de découragement”, a lancé M. B'hiri dans une allusion à la campagne visant à mettre en cause le rendement du gouvernement et le processus de réforme dans le pays. Il a cependant relevé l'amélioration des indicateurs de développement depuis le début de l'année qui «se renforceront avec l'accélération du rythme des réformes”. Pour Khalil Zaouia, la tension sociale dans le pays est en train de se dissiper, ce qui est de nature, a-t-il dit, à encourager le gouvernement à poursuivre la réalisation de ses engagements vis-à-vis du peuple. L'organisation des élections présidentielle et législatives durant le premier trimestre de l'année en cours est un «acquis majeur», a ajouté M. Zaouia soulignant l'importance de l'élaboration de la Constitution et d'un code électoral «qui ne peuvent être accomplis sans parvenir à un consensus au sein de la famille politique». «Soumettre la Constitution à un référendum implique l'éloignement du consensus prôné par Ettakatol», a estimé M. Zaouia qui a mis l'accent sur le rôle des partis dans la réussite du processus consensuel et la rédaction d'une Constitution qui fait l'unanimité des tunisiens.Il a appelé, dans ce sens, à préserver le modèle social tunisien “privilégié”. Le ministre des Affaires sociales a par ailleurs annoncé que le Gouvernement se réunira prochainement avec l'UGTT pour préparer la réunion de la commission centrale des négociations salariales. La réunion politique à Ben Arous, à laquelle ont pris part les militants de ces partis à l'échelle locale et régionale a permis d'évoquer les principales questions qui préoccupent l'opinion publique: la situation politique, économique et sociale dans le pays, ainsi que les prochaines échéances électorales (présidentielle et législatives).