Mehdi Ben Gharbia élu du Parti Démocrate Progressiste (PDP) à l'Assemblée Nationale Constituante a affirmé qu'après 100 jours aux rênes du pays, le rendement du Gouvernement de la Troïka dirigé par Ennahdha “est faible”. Invité, lundi 2 avril au soir de l'émission “Malla Nhar” sur les ondes de radio Shems fm, M. Mehdi Ben Gharbia a reproché à la nouvelle équipe de manquer de vision globale et de projet pour le pays. Bien que ce Gouvernement, a-t-il dit, soit doté d'une légitimité étant donné qu'il a été formé après la révolution du 14 janvier 2011 à la faveur d'élections libres et transparentes, il s'est empêtré dans des confrontations inutiles même si on peut comprendre qu'il y ait des tiraillements avec l'opposition. Il a déploré aussi que l'actuel Gouvernement se soit mis sur le dos la presse , l'UGTT et certaines organisations dans un manque flagrant de stratégie de communication au lieu de s'atteler à régler les problèmes du pays. L'élu PDP a indiqué qu'il ne suffit pas pour les ministres d'avoir été opprimés, exilés et d'avoir eu un passé de lutte politique pour être compétents et aptes à diriger le pays. Il a, cet égard, affirmé que le défunt président Habib Bourguiba qui a un riche passé de militant avait une vision claire lorsqu'il a pris les rênes du pays. Il a également reproché au Gouvernement de n'avoir jusqu'à présent pas donné des exemplaires de la loi de finance complémentaire pour 2012 aux députés de l'Assemblée qui entendent chaque jour des révélations et des nouvelles fuites concernant cette loi de finance. Un appel pour un changement du programme, de discours et de leadership au PDP Parlant du PDP, il a affirmé que les députés de ce parti ne sont pas associés aux préparatifs du congrès unificateur pour la création d'un grand parti centriste, affirmant que ce congrès doit déboucher sur un changement radical aux niveaux du programme, du discours et du leadership pour le bien du parti et du pays. Il a confirmé l'existence d'une opinion au sein des cadres du parti qui veulent que Ahmed Nejib Chabi prenne un recul par rapport aux activités du parti, affirmant que son image de marque a été écornée en raison des tiraillements sur la scène politique. M. Ben Gharbia qui est aussi président du club sportif CAB, a souligné que les mauvais résultats obtenus par le parti constituent un vote sanction dont tout le monde assume la responsabilité notamment les leaders. Il a signalé que le crédit dont jouit le parti s'effrite actuellement et que le parti a encore reculé depuis les dernières élections. Il plaidé pour un changement de mentalité envers le parti Ennahdha qui est, selon lui, la plus grande formation politique dans le pays et cela en ne poursuivant pas la même attitude que celle adoptée face à Ben Ali, en s'opposant systématiquement à tout. Ennahdha est un partenaire politique avec qui il faut désormais compter, a-t-il affirmé.