Cette question a été posée à maintes reprises par tous ceux qui ont assisté de près ou de loin à la manifestation pacifique célébrant le 9 avril, la fête des martyrs, sur l'Avenue Habib Bourguiba à Tunis. TunisieNumerique retrace dans cette vidéo les péripéties de cette journée du lundi 9 avril sur l'Avenue Bourguiba suivant les traces de personnes, dont l'identité est inconnue, qui agressaient les manifestants. TunisieNumerique a aussi interviewé certaines personnes victimes d'agressions verbales et physiques. Une répression policière féroce s'est abattue sur les manifestants venus célébrer cette journée symbolique qui revêt une grande importance en cette phase cruciale que traverse le pays. Jamais les défis pour la défense de la liberté, de la démocratie, de la pluralité et de la liberté d'expression chèrement acquis par le sang des martyrs de la Révolution du 14 janvier 2011, n'ont été aussi nombreux. La manifestation était destinée à signifier aux martyrs du 9 avril 1938 que leurs sacrifices n'ont pas été vains, mais qu'aujourd'hui, on en récolte les fruits à travers le renouvellement des générations de martyrs qui se sont sacrifiés au nom de l'intérêt supérieur de la Nation Tunisienne. Certes, de nombreuses personnes ont vite répondu à cette question lancinante qui a taraudé les esprits en identifiant à travers les méthodes, le discours, l'apparence physique, les méthodes et mêmes les mimiques, ces personnes lugubres qui se comportent comme des miliciens. L'histoire débute après la sortie d'un inconnu du siège du Parti Socialiste de Gauche à la suite de l'assaut donné par la police contre le siège de ce parti. Son secrétaire général Mohamed Kilani n'était pas allé par quatre chemins, dénonçant des milices d'Ennahdha d'avoir secondé la police pour réprimer les manifestants. Les membres de ces milices sont les mêmes personnes et agissaient en toute impunité contre les manifestants. Pour lui, c'est clair, ces personnes appartiennent au parti au pouvoir, le Parti du mouvement Ennhadha, qui use des outils du pouvoir pour asseoir sa domination. Cet avis est partagé par Ahmed Seddick, membre de l'Ordre National des Avocats de Tunisie et responsable de l'information de l'Ordre, qui a été molesté par ces individus. Les personnalités agressées sont toutes connues pour appartenir au camp de l'opposition et sont unanimes pour affirmer que leurs agresseurs qui agissaient en miliciens défendaient le Gouvernement et Ennahdha. Ces personnes agissaient librement sur l'Avenue et agressaient les manifestants sous le regard des forces de l'ordre qui ne réagissaient pas. Une milice de comités révolutionnaires Dans une conférence de presse au lendemain de cette violente journée de répression policière, Rached Ghannouchi, leader du parti du Mouvement Ennahdha, a catégoriquement démenti l'existence de liens entre Ennahdha et ces personnes qui agressaient les manifestants sur l'Avenue Bourguiba. Il a affirmé, sans en décliner l'orientation politique, que ces milices sont des comités révolutionnaires.