Après le 14 janvier 2011, certains endroits dans plusieurs régions tunisiennes n'ont plus été entretenus et sont actuellement dans un état de délabrement et de saleté catastrophiques. Nous constatons déjà la présence de nombreuses décharges d'ordures sauvages dans plusieurs villes et plusieurs quartiers qui entraînent des conséquences nuisibles pour les personnes habitant à proximité (odeurs épouvantables, présences d'animaux dangereux tels que chiens errants et rats pouvant propager des maladies contagieuses : Choléra, peste...) Ce qui est nouveau par contre et totalement inacceptable, tant sur le plan moral que sur le plan légal, c'est la présence de dépôts d'ordures dans différents cimetières de Tunisie. Nous allons étudier le cas du cimetière sur la route de Tunis à Sfax. Une atteinte au respect des morts TunisieNumérique a pris des photos qui montrent une situation choquante et inacceptable, à savoir la présence d'ordures de natures diverses : des sacs plastiques, des détritus alimentaires, des bouteilles de boissons alcoolisées, des emballages vides... Une première question se pose : qui est le premier responsable de cette situation ? La responsabilité est partagée entre la municipalité locale et les citoyens tunisiens. La propreté des cimetières n'est pas une responsabilité mineure de la municipalité ! Après un entretien avec un responsable de la municipalité de Sfax, ce dernier a affirmé que les agents municipaux doivent faire le désherbage du cimetière une seule fois par an. De même il a ajouté que ces agents doivent ramasser en priorité les poubelles quotidiennes, sachant que des grèves successives ont eu lieu qui ont perturbé le ramassage régulier des ordures et entrainé la création de dépôts d'ordures importants. D'après lui, « les agents municipaux ont un surcroit de travail pour éliminer ces ordures et ils n'ont plus le temps nécessaire pour nettoyer les cimetières ». Dans ce cas, il faut faire appel aux parties concernées (le ministère de l'Intérieur, le ministère de l'Environnement, la municipalité) pour créer un service municipal qui s'occupe seulement de la propreté des cimetières, ou bien les agents municipaux doivent consacrer plus de temps de travail pour pouvoir aussi assurer la propreté des ces lieux sacrés. Une certaine mentalité de non respect des lieux sacrés par négligence coupable Le travail de la municipalité basé sur la propreté n'est pas à discuter, néanmoins, les citoyens doivent faire preuve d'esprit civique et respecter le repos des morts et la propreté de leurs dernières demeures. D'autre part, force est de constater que certains gardiens des cimetières, rémunérés par les municipalités, ne font pas correctement leur travail et ne maintiennent pas les cimetières dans un bon état de conservation et de propreté. De plus, ils laissent entrer des intrus dans le cimetière pour faire autre chose que venir prier sur les tombes des morts... Rappelons que la loi n°97-12 du 25 février 1997 relative aux cimetières et lieux d'inhumation précise dans son article 11 que les collectivités locales concernées assurent la conservation des cimetières qui leur reviennent, requièrent leur immatriculation conformément à la loi relative à l'immatriculation foncière, et assurent leur gardiennage, conformément à la loi organique des communes et à la loi organique relative aux conseils régionaux. Hamadi Jebali n'a-t-il pas encore retrouvé son gouvernement disparu ? Cette situation nous rappelle la fameuse citation de Hamadi Jebali, le chef de gouvernement provisoire, lorsqu'il s'est trouvé face à un grand dépôt sauvage d'ordures à cité Ezzouhour : « où est le gouvernement ? » Donc, devons-nous attendre que Hamadi Jebali ait retrouvé son gouvernement « porté disparu » pour qu'on puisse espérer voir ce problème résolu avant les prochaines élections ? Dans l'hypothèse où le gouvernement provisoire réussirait à résoudre ce problème, cela serait la première fois que le gouvernement actuel recevrait une approbation unanime.