Le Conseil de sécurité a publié jeudi soir, après de longues tractations entre les pays occidentaux et la Russie, une déclaration dénonçant le bombardement par la Syrie d'un village turc frontalier et appelant les deux pays voisins à la retenue. Le Conseil, indique la déclaration, a “condamné dans les termes les plus fermes les tirs d'obus par les forces armées syriennes” contre le village turc de Akçakale, proche de la frontière, qui ont tué cinq civils turcs mercredi. Les 15 pays membres “demandent au gouvernement syrien de respecter totalement la souveraineté et l'intégrité territoriale de ses voisins” et ils “appellent à la retenue”. Sur ce dernier point, l'ambassadeur du Guatemala Gert Rosenthal, qui préside le Conseil en octobre, a précisé qu'il s'agissait d'une demande “adressée aux deux pays”. La Turquie avait riposté jeudi aux obus syriens par des tirs contre des positions des forces de Damas le long de la frontière. Le Conseil “exige que de telles violations des lois internationales cessent immédiatement et ne se répètent pas”. “Cet incident illustre le grave impact que la crise en Syrie a sur la sécurité de ses voisins et sur la stabilité et la paix dans la région”, conclut le texte. Selon des diplomates, le Conseil devrait adopter aussi vendredi matin une déclaration dénonçant des attentats commis à Alep (nord de la Syrie) mercredi, qui ont fait au moins 48 morts, en majorité des militaires. Cette condamnation, réclamée par Damas, est une concession à la Russie, alliée du régime de Bachar el-Assad, et a facilité un compromis après des heures de tractations.