L'empire invisible dès 2027: l'IA et le retour du colonialisme sous une forme numérique?    La France en apnée politique : Bayrou joue son va-tout, l'après se profile    Trump : « la situation à Gaza est horrible. La guerre doit absolument prendre fin »    Santé adaptée aux seniors : la Tunisie lance une spécialité en gériatrie dans les facultés de médecine    Médecine nucléaire et rayons X : des scientifiques russes mettent au point des matériaux innovants    Modification du plan de circulation : ce qu'il faut savoir sur le nouveau pont à Ben Arous    Jugement historique... 3 mois de prison pour le tueur du chien à Sousse    Siliana : un incendie détruit près de 6 hectares de pins d'Alep    Kais Saied : ''Le droit est un droit qui ne tombera pas en prescription... et le faux restera faux, même s'il est enveloppé d'une légitimité factice''    Tunisie Valeurs à l'honneur à EURONEXT pour sa certification AML 30001®    Groupe Bank ABC annonce ses résultats pour le premier semestre 2025: Le bénéfice net attribuable aux actionnaires atteint 152 millions de dollars américains    TICAD 9 à Yokohama : innovations, durabilité et jeunesse au cœur du partenariat    Météo : Forte chaleur et Orages dans le Nord de la Tunisie    Kaïs Saïed fustige ceux qui se drapent d'une légitimité de « façade, usée, rejetée et honnie »    Transport et Tourisme annoncent de nouvelles liaisons aériennes directes avec la Russie et la Chine    Chokri Hammouda : les protocoles médicaux réduisent le risque de pénuries de médicaments    Trump menace la Chine de droits de douane de 200 % sur les aimants en terres rares    Sonia Dahmani : inquiétudes persistantes sur son état de santé    Tunisie : intensification des échanges bilatéraux avec l'Algérie, l'Egypte, le Koweït et l'Irak    Espérance de Tunis : arrivée de l'ailier algérien Kessila Boualia    Degache–Hammat El-Jerid–Tamaghza: Le second tour des législatives partielles aura lieu le 7 septembre    Réunion extraordinaire de l'OCI : la Tunisie appelle à une action arabe et islamique unifiée pour Gaza    Rached Azaiez nommé directeur général d'Unimed    L'Ipsi rend hommage au journaliste Ahmed Abou Aziz, victime d'une frappe israélienne à Gaza    JCC 2025 : ouverture des inscriptions pour la section Carthage Pro et les ateliers Chabaka et Takmil    Hogra, l'intérieur et l'architecture: un pays à deux vitesses    Météo en Tunisie : températures en légère hausse    Tabarka : le Festival Musique du Monde signe son grand retour après 21 ans    El Kantaoui Film Festival : lancement de la première compétition nationale AI Film    Huile d'olive : pourquoi la saison n'a pas été juteuse, malgré les pluies abondantes ?    Blessures et incertitudes avant les matchs de qualification : Sami Trabelsi annoncera sa liste vendredi    Prolongation de la détention d'un ex-directeur du ministère de l'Intérieur    La mainmise d'Ennahdha derrière la guerre des clans à l'Utap, affirme Bayrem Hamada    Haykel Mekki, du chantre du 25-Juillet au désenchantement brutal    Finale Afrobasket 2025 : L'Angola sacré champion d'Afrique pour la 12e fois    Etudes à l'étranger : 30 Bourses canadiennes au profit des étudiants ingénieurs tunisiens    Drame en Méditerranée : trois sœurs se noient lors d'une traversée vers l'Europe    Tunisie : Le "Tabarka World Music Festival" signe son grand retour après 20 ans d'absence    « Boudchart » en vedette à Carthage : performance interactive annoncée le 28 août    Moez Echargui sacré en Grèce, troisième titre en août    Immigration tunisienne en France : une hausse record qui dépasse l'Algérie et le Maroc    Tennis - Moez Echargui en finale du Challenger d'Hersonissos en Grèce    Fin de l'Hôtel du Lac : démolition du monument brutaliste de Tunis qui a inspiré le Sandcrawler de Star Wars    Zaineb Naoui offre 3 médailles d'or et 3 médailles d'argent à la Tunisie aux Championnats d'Afrique d'haltérophilie 2025    ONU - Désinformation en zones de conflits: Dissuader, criminaliser    Décès d'Ahmed Bennys : le magicien de la lumière s'éteint    Eya Hosni et Yasmine Radhouani offrent une pluie de médailles d'or à la Tunisie aux Championnats d'Afrique d'Haltérophilie    Haltérophilie : triplé en or pour la Tunisienne Eya Hosni à Accra    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Tunisie : Y a-t-il un Erdogan parmi les leaders d'Ennahdha ?! (Partie II)
Publié dans Tunisie Numérique le 10 - 01 - 2013


Face à face, AKP et Ennahdha
Parallèlement à leur contiguïté idéologique, aussi bien l'AKP qu'Ennahdha rejettent le qualificatif de parti islamiste, terme utilisé, de leur avis, par les occidentaux pour discréditer leur mouvement, qui est composé de différentes branches et réalités, mais, par contre, se revendiquent de la mouvance islamiste. Dans leur discours, ils semblent partager le même souci de moraliser la vie publique. Ils déclarent que leur objectif majeur n'est pas de ré-islamiser la société mais d'enraciner les valeurs et principes de l'Islam, un Islam, disent-ils, ouvert sur son environnement national et international.
Sur un autre plan, Ennahdha fait valoir le modèle de laïcité reconstruit par l'AKP, un modèle modéré, inclusif et consensuel, à la différence du modèle kémaliste (préconisant une laïcité de combat plutôt autoritaire, rigide et tranchante).
Hormis les lignes de croisement d'ordre essentiellement idéologique, maints éléments, et non des moindres, partagent les deux partis :
Conclusions préliminaires
Les différences de taille, ci-dessus exposées, suggère l'incapacité objective d'Ennahdha de reproduire le modèle AKP dont il n'a ni la cohérence politique ni le fondement démocratique ni l'expérience publique ni la compétence technique. Ce dernier n'étant pas une recette miracle transposable. Par conséquent, la référence des leaders d'Ennahdha au modèle AKP tient beaucoup moins de la stratégie que de l'effet d'annonce ou l'argument de vente. Il est plus rassurant, pour l'opinion publique nationale et internationale, de se prévaloir de l'AKP, un parti, se qualifiant de conservateur, qui a réussi la synthèse entre l'Islam, la laïcité et la démocratie et qui a fait évoluer la Turquie à un nouveau palier sur le plan socioéconomique et diplomatique, se démarquant de tout moulage islamiste. En revanche, dans la perception générale, le projet d'Ennahdha est articulé sur un agenda beaucoup plus islamiste que démocratique. Ledit parti ne parvient pas à rassurer malgré un discours qui se veut ouvert et moderniste.
Il y a lieu de préciser que le succès du modèle turc est redevable notamment à sa dimension socioéconomique et sa prestation en la matière beaucoup plus qu'à son volet politique. La success story turque est avant tout d'ordre économique. C'est une question de programme et de faculté de mise en œuvre des projets annoncés. Ennahdha n'est pas dans cette posture, il n'a ni programme socio économique ni stratégie de gouvernance.
Certes l'Islam rapproche Ennahdha de l'AKP, mais au niveau strictement idéologique, le contraste est saisissant dans la mesure où l'AKP s'appuie sur une identité, une unité, après avoir écarté sa branche dure et son projet fondamentaliste, alors qu'Ennahdha navigue à vue et pèche par une charpente idéologique segmentée (Wahhabisme, Frères Musulmans, Islam politique modéré et démocratique), une confusion non encore tranchée dans sa vocation (politique ou prédiction) et une division interne entre ses deux ailes, dure et modérée, qui mine et entrave l'évolution du parti, outre un déficit de leadership et de charisme. A l'instar de Necmettin Erbakan, le chef du parti, Rached Ghannouchi, cristallisant plutôt l'aile dure, constitue le premier facteur de blocage dès lors qu'il décide de tout et tire toutes les ficelles tout aussi bien du parti que du gouvernement.
Par conséquent, Ennahdha est tenu de faire sa “révolution culturelle”, assainir son édifice politique et idéologique interne avant de s'inspirer du modèle AKP, modèle en tout état de cause non transposable en entier, et ce au-delà des différences de réalités politiques et sociales. Ne pas oublier que le système turc se base sur de solides fondations, une culture démocratique et laïque bien implantée, un droit séculier sacré et consacré et un ordre constitutionnel surprotégé. Fort de ces acquis, le système turc n'a pas éprouvé de peine à intégrer la mouvance islamiste dans son cadre représentatif, sans compter la prédisposition toute naturelle de l'AKP à jouer franchement le jeu, à en accepter les règles et à en sauvegarder le socle .
Mais la question reste vivace : Y a-t-il un Erdogan parmi les leaders d'Ennahdha ?!


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.