Il y avait bel et bien, au moins, un tunisien parmi les otages qui étaient retenus par les terroristes islamistes à Aïn Amenas dans le sud-est algérien. Au début, les médias algériens ont pourtant déclaré qu'il y avait des tunisiens parmi les travailleurs étrangers sur le site gazier attaqué par les membres d'AQMI. Mais le ministère tunisien des affaires étrangères a vite démenti l'information, en insistant sur le fait qu'il n'y avait aucun tunisien pris en otage, et qu'il a vérifié cela avec les services diplomatiques et consulaires tunisiens sur les lieux. D'ailleurs, le ministère en a profité pour annoncer qu'il a aussi coordonné avec ces mêmes services diplomatiques la localisation et le suivi des tunisiens travaillant sur les différents sites du sud algérien. Un bon point pour notre ministre des affaires étrangères, pour qui, cette « histoire » de prise d'otages permettait de prendre de la distance des bruits et chuchotements des couloirs feutrés des palaces et des relents des blanchisseries BCBG. Mais quelle ne fût la surprise des tunisiens, après avoir été tranquillisés par ces propos, d'apprendre que la présidence de la république a publié un communiqué pour démentir ces allégations, et pour confirmer qu'il y avait au moins un tunisien qui était otage sur le site d'Aïn Amenas, alors même que nos services « compétents » annonçaient le contraire. D'ailleurs, et comme pour donner plus de volume à la bourde du ministère, la présidence a publié l'identité de l'intéressé. C'est ainsi qu'on a appris qu'il s'agit d'un certain Rachid Naili, qui a été soustrait à ses ravisseurs par l'armée algérienne, il est arrivé, selon le communiqué, dans la nuit de vendredi à Alger. Ah bon ? Tant pis ! seraient tentés de dire ceux qui avaient pavoisé 24 heures durant qu'ils s'étaient assurés que tous les ressortissants tunisiens étaient sains et sauf. Il leur reste au moins le « mérite » de s'être assurés du sort des autres tunisiens sur les autres sites pétroliers du sud algérien. Auront-ils, au moins, réellement fait ça ? Rien n'est moins sûr, vu l'exemple d'Aïn Amenas ! Sacré Marzouki, il a le chic de toujours se fourrer dans les affaires des départements qui ne devraient pas être de son autorité. Et puis, qu'est ce qu'ils ont ces algériens à coordonner avec la présidence tunisienne ? On ne leur a pas appris que la souveraineté du pays passait pas celle d'Ennahdha ?