Le Docteur Lotfi Mraihi, secrétaire général de l'Union populaire républicaine (UPR), parti de tendance socio-libérale, a lancé une bombe ce vendredi, sur les ondes de Radio Express Fm. Il a déclaré que lors de la dernière campagne électorale, son parti a pratiqué une enquête dans la région de Thala (Gouvernorat de Kasserine) avec l'aide d'un laboratoire local, et en partenariat avec le groupe français Roche, laboratoire de recherche dédié aux innovations médicales et aux biotechnologies. Le sujet de cette enquête était de connaitre le pourcentage de personnes infectées par le virus de l'hépatite C dans la région. Il est ressorti de ce dépistage sérologique que 8,23% des habitants de la délégation de Thala étaient affectés par la maladie. Docteur Mraïhi déclare, en outre avoir informé le ministre de la santé de cet état de choses. Car, si ce chiffre s'avère vrai, il s'agirait tout simplement d'une catastrophe sanitaire, dans la mesure où ce taux n'est retrouvé nulle part ailleurs dans le monde, à part peut-être quelques régions d'Egypte. Vu aussi que cette maladie est grave et aboutit souvent à la destruction du foie et au cancer hépatique. Il a aussi déclaré qu'au vu de ces résultats, le laboratoire Roche a eu peur, et a décidé de se retirer de l'enquête. Est-ce que Si Mraïhi ne s'est pas posé la question sur le bénéfice des laboratoires Roche de conduire des enquêtes pareilles en fournissant gracieusement les machines de laboratoire, ainsi que les réactifs d'analyse qui coûtent extrêmement cher ? Est-ce que Si Mraïhi ne s'est pas posé de questions quant à l'opportunité pour les laboratoires Roche de se retirer de l'enquête, alors même qu'ils venaient d'aboutir à des données épidémiologiques alarmantes pouvant mettre la pression sur le gouvernement tunisien pour décider de faciliter l'usage des médicaments contre l'hépatite C et de les rendre pris en charge par la CNAM ? Et, à ce propos, ce que semble ignorer Si Mraïhi c'est que les Laboratoires Roche essaient depuis des années de faire rembourser leur produit PEGASYS®, anti hépatite C connu, en Tunisie, et que pour ce faire, il fallait démontrer que le nombre de personnes atteintes est assez important au point que cela représente un problème de santé publique et pousse le gouvernement à rembourser le médicament, qui est, à propos, assez cher pour ne pas dire hors des capacités des simples citoyens ?