C'est un secret de polichinelle que la survie de la troïka se joue à l'occasion du remaniement qui n'en finit plus de délier les langues à droite et à gauche. Et il semble que le mouvement Ennahdha s'apprête à assouplir ses positions quant aux portefeuilles ministériels qui ont donné le sentiment qu'une véritable cacophonie règne au sommet de l'état à savoir le ministère de la justice et le ministère des affaires étrangères. Dans son édition du 29 janvier, le journal » Al maghreb » a rapporté que Nouredine Bhiri, ministre de la justice, a évoqué l'hypothèse de son départ, ce qui vient s'ajouter aux allégations du CPR qui a annoncé par la voix de son coordinateur général que les tractations avec Ennahdha ont repris de plus belle. A travers ces messages distillés avec parcimonie, on peut lire en filigrane que face à son isolement, le parti « dominant » au pouvoir se trouve quasiment acculé à sacrifier ses deux boucs émissaires de taille, le gendre de Rached Ghannouchi d'un côté et Nouredine Bhiri de l'autre. Sachant que le chef du gouvernement, Hamadi Jebali, ne cesse de tergiverser sur la question du remaniement et a jeté, in fine, la balle dans le camp de l'Assemblée Nationale Constituante pour donner son aval sur la nouvelle composition du gouvernement qu'il va lui soumettre et que le cheikh Rached Ghanouchi a fait savoir qu'il appelle de ses vœux la mise en place d'un gouvernement d'union nationale, l'idée que les dès sont jetés dans ce remaniement nous effleure l'esprit.