Le rapporteur général de la Constitution, Habib Khedher, a commenté, au cours d'une conférence consacrée aux garanties constitutionnelles contre le retour de la tyrannie ce samedi 15 juin, la visite rendue par certains députés opposés au projet de Constitution au président Moncef Marzouki en déclarant que ce dernier n'est qu'un tunisien comme les autres, démuni de prérogatives par rapport à la Constitution. Habib Khedher a estimé que Moncef Marzouki a le droit d'exprimer son point de vue sur la Constitution, mais pas de dire ce qui doit y figurer ou pas. C'est qu'il en a des suites dans les idées le jeune Khedher. Et il ne semble pas avoir l'intention de lâcher Marzouki. Il tient absolument à le provoquer, à tel point qu'on dirait presque qu'il cherche à le faire sortir de ses gonds. Et ce qui intrigue dans ce face à face, c'est, encore plus que l'insolent défi que ne cesse de relancer Habib Khedher, le silence que Moncef Marzouki lui oppose, du moins pour le moment. Qu'est ce qui pousserait Khedher à se dire sûr que Marzouki n'osera pas ne pas signer le projet de constitution ? Quel moyen de pression possède-t-il contre le président ? Est-ce que cela n'aurait pas quelque chose à voir avec une certaine motion de censure contre Marzouki que les décideurs au niveau de l'ANC ont préféré ne pas voter en plénière histoire de la garder en réserve pour les moments comme celui-ci ?