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Marzouki répondra de ses déclarations devant les élus
La motion de censure contre le président provisoire déposée
Publié dans La Presse de Tunisie le 17 - 04 - 2013

La motion de censure contre le président de la République provisoire, Moncef Marzouki, a été déposée hier au bureau d'ordre de l'Assemblée nationale constituante (ANC) par Samir Taïeb et Ali Bechrifa. Elle a été signée par 77 constituants, le qorum étant de 73 signatures.
Contactée par La Presse, Karima Souid, constituante du Bloc démocratique et assesseur du président de l'ANC, chargée de l'information, de la communication et de la relation avec les médias, a confirmé cette information.
Cette motion de censure a été initiée par l'opposition suite aux déclarations du président de la République provisoire au Qatar, rappelle-t-on.
Dans le texte exposant les motifs de cette motion de censure 77 signataires parmi les représentants du peuple ont, en effet, exprimé leur profond étonnement et surprise à propos des déclarations de Moncef Marzouki, président de la République provisoire, en marge de sa visite à l'Etat du Qatar où il avait affirmé que «l'opposition en Tunisie est à l'agonie face à la Troïka». Il a en outre évoqué : «La guillotine pour la gauche laïque si elle tentait d'arriver au pouvoir», peut-on lire encore dans le texte de la motion.
«Ces déclarations s'inscrivent dans une rupture claire avec les valeurs démocratiques et l'alternance pacifique au pouvoir. Ce, alors qu'elles ne correspondent pas à l'éthique propre à la fonction de la magistrature suprême. Les signataires relèvent, par ailleurs, que les propos du Dr Marzouki qui prétend qu'il est le président de tous les Tunisiens incarnent le principe de la division entre les membres d'un peuple uni, obéissant à une logique de campagne électorale précoce.
Ces déclarations faites dans un pays étranger qui sont de nature à émettre dans le monde des signaux négatifs sur la société tunisienne médiane, raisonnable et ouverte sur les standards universels constituent un frein à la consécration de la paix sociale requise aujourd'hui afin de mener à son terme le processus transitoire, en organisant des élections libres et objectives».
C'est donc pour tous ces motifs que les 77 députés signataires ont demandé, selon l'article 13 de l'Organisation provisoire des pouvoirs (OPP), le retrait de la confiance au président de la République provisoire et sa destitution.
«Aucun signataire de la Troïka»
«Tous les députés signataires font partie de l'opposition. Aucun constituant de la Troïka n'a signé la motion de censure à l'exception de Nafissa Wafa Marzouki, dissidente de la Troïka, qui a renforcé les rangs des démocrates», précise Karima Souid. Les formations politiques signataires de la motion sont notamment Al Massar, Al Joumhoury, Nida Tounès, Al Wated, Al Moubadara, l'Alliance démocratique, le Parti républicain maghrébin, le Parti de la réforme et de la fidélité et les indépendants.
Commentant cette motion de censure, Karima Souid indique «qu'il s'agit d'une première en Tunisie, dans le monde arabe et même dans l'ensemble des démocraties actuelles».
Mais cette motion risque de ne pas passer comme cela a été le cas, hier, de la motion de censure contre la ministre de la Femme Sihem Badi. La constituante du Bloc démocratique explique: «L'important, c'est que le président de la République provisoire passe devant l'ANC et soit auditionné par les représentants du peuple. Pour ma part, et j'insiste, j'ai signé cette motion de censure convaincue que je suis que le président de la République doit être celui de tous les Tunisiens, car je pense que le rôle d'un président c'est de fédérer et non pas de diviser».
Puis, quelque peu ironique, Karima Souid glisse : «Dans son dernier livre (Ndlr : L'invention d'une démocratie, les leçons de l'expérience tunisienne), le président Marzouki lui-même est fier de la construction de la démocratie tunisienne. Puisqu'il avoue que la révolution lui a fait vivre des choses fabuleuses, étonnantes et inattendues et dans cet inattendu il y aura ce vote de retrait de confiance».
«77 signatures, une victoire»
Samir Taïeb, constituant d'El Massar faisant partie du Bloc démocratique, enchaîne dans le même sens : «Les motions de censure contre la ministre de la Femme et le président de la République provisoire reflètent l'exercice de la démocratie et sont donc des actions positives qui sont une première dans l'histoire du pays et même ailleurs. Qu'un membre de l'exécutif ou le président de la République se présente devant l'ANC pour un vote de défiance c'est du jamais vu en Tunisie. Collecter 77 signatures pour un vote de retrait de confiance à Moncef Marzouki est une victoire.
Que la motion de censure passe ou pas, ce n'est pas là le plus important, l'essentiel c'est que tout futur président sache que la situation politique a changé dans le pays et qu'il sera désormais contrôlé par le peuple et ses représentants».
«La ligne rouge»
A la différence de la motion de censure contre Sihem Badi, aucun constituant des partis de la Troïka (Ennahdha, le CPR et Ettakatol) n'a signé la motion contre le président de la République provisoire.
Jalel Bouzid, constituant d'Ettakatol, est catégorique : «Nous pensons que la situation dans le pays est difficile et ne permet pas une motion de censure contre le président de la République. Cela va pour une motion de censure contre un ministre qui nous permet d'exercer la démocratie d'autant qu'on exige de lui de remplir avec la qualité requise la tâche qui lui incombe dans son département. Mais de là à présenter une motion de censure contre le président de la République, c'en est trop, le pays ne peut le supporter.
Lors de la formation du gouvernement Laârayedh, la Troïka s'est mise d'accord pour éviter les tiraillements et les tensions par des déclarations incendiaires. C'est pourquoi les ministres évitent de plus en plus les studios de radio et les plateaux de télévision et s'attellent à servir les intérêts des citoyens et du pays, chacun dans sa spécialité. C'est le cas notamment en cette phase transitoire difficile, délicate et cruciale où il s'agit de boucler la constitution dans les meilleures conditions possibles et non pas dans des conditions de vide institutionnel.
Aussi signer et voter une motion contre le président de la République est-il dangereux et contribuera-t-il à déstabiliser le pays».
Comment le constituant d'Ettakatol réagit-il à la position de l'opposition ? «Les constituants de l'opposition sont libres. C'est leur droit d'exercer la démocratie. Nous avons discuté avec nos collègues de l'opposition, nous avons émis notre point de vue, car le mieux serait d'attirer l'attention du président en tant que premier responsable de l'exécutif afin qu'il évite certaines déclarations non acceptables, non comprises, mais pas au point de demander sa révocation. Cela ne fera, à nos yeux, que déstabiliser l'institution présidentielle et mettre en danger le pays. Une motion de censure contre le président de la République représente une ligne rouge à ne pas franchir rien que pour l'intérêt du pays. Car personne ne sera gagnant, au final, et surtout pas la Tunisie».


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