Lors de son passage sur Mosaïque FM le 15 Juillet 2015, Touhami Abdouli, membre démissionnaire du parti Ettakatol et ancien Secrétaire d'Etat au Ministère des Affaires Etrangères, a brillé par des déclarations rappelant beaucoup plus les écrans de fumée que la force de conviction, au moins sur trois points: D'abord, En réaction aux propos haineux et meurtriers de Sahbi Atig, de triste mémoire, Touhami Abdouli a sorti le même fusil verbal pour mitrailler des mots tout autant hideux, appelant lui aussi à la haine et à la violence contre Sahbi Atig et ses compères. Il a usé des mêmes armes qu'il pensait fustiger. Corriger le mal par le mal en quelque sorte. Tout compte fait, il s'est tiré une balle dans le pied là où il croyait trouer la peau de Sahbi Atig. Dos à dos avec ce dernier, Touhami Abdouli a tiré plus vite que son ombre, faisant preuve de la même terreur intellectuelle. Pointer la source terroriste dont l'esprit de Sahbi Atig serait formaté en employant un langage du même acabit laisse percevoir une forme de schizophrénie. Ensuite, pour justifier sa démission de son parti Ettakatol, il a asséné qu'il celui-ci s'entête à soutenir Ennahdha. Encore un fond de double langage suggérant un esprit politiquement étriqué. Comme si l'alliance composant la Troïka, dont Ettakatol, vient à peine d'être constituée. Touhami Abdouli a longtemps et copieusement bénéficié de cette coalition, bombardé durant plus de 15 mois au poste de Secrétaire d'Etat au Ministère des Affaires Etrangères. Tout le long de cette période, accroché à son siège gouvernemental, il n'a rien vu ou plutôt a feint ne rien voir de l'appui d'Ettakatol au parti Ennahdha. Il a fallu qu'il ait été évincé du gouvernement pour s'en rendre compte. Comme quoi les positions de Touhami Abdouli seraient aléatoires et hypothétiques en fonction de son propre intérêt politique et de la nature de la nouvelle donne sur la scène politique. Déjà qu'il n'a pas laissé un souvenir impérissable dans les couloirs du Ministère des Affaires Etrangères et dans la mémoire des diplomates dont il aurait déçu. Enfin, Touhami Abdouli a annoncé son adhésion pleine et entière au mouvement tunisien « Tamarrod », lançant, à l'occasion, un bon sac de bois vert contre le gouvernement. Pourtant, il y a quelques semaines, exactement le 11 Mars 2013, toujours sur Mosaïque FM, Touhami Abdouli a braillé, en grande pompe, que le Gouvernement Ali Larayedh est un acquis historique et que la neutralité des ministères de souveraineté témoigne de la réussite de l'expérience démocratique tunisienne. Encore un retournement de veste dont Touhami Abdouli semble raffoler. On ne compte plus le nombre de fois où Touhami Abdouli a raté l'occasion de se taire. Au contraire, le bonhomme, se croyant gauchement investi d'un destin national, réinventant chaque fois la roue, continue à pérorer encore beaucoup plus pour se convaincre lui-même que pour convaincre quiconque.